lundi 27 mars 2017

GUYANE...


Les problèmes sociaux qui la secouent, et la bourde d'un candidat à l'élection présidentielle qui l'a prétendue être une île, montrent à quel point ce fabuleux territoire français de la grande forêt amazonienne, aura été oublié depuis toujours par une métropole qui n'aura jamais mesuré la chance énorme qu'elle avait de le posséder...

Qui songe en effet depuis cette métropole, qu'il existe une surprenante frontière franco-brésilienne, matérialisée par le grand fleuve Oyapock, que franchi désormais un pont magnifique et tout neuf, mais qui a ce jour, et après déjà plusieurs années après la fin de sa construction, n'a toujours pas été inauguré ni mis en service, ce qui marque bien le désintérêt des élites métropolitaines pour ce lointain territoire...?

Comment une telle richesse avec la diversité de ses peuples, de sa forêt, de ses grands fleuves, et de sa faune, un tel potentiel d'activité pour une région qui n'a péniblement atteint la densité de 1 habitant seulement au kilomètre carré, que depuis quelques années, a-t-elle pu être abandonnée aux activités illicites d'aventuriers venus de tous cotés, et à l'empoisonnement de ses populations et de sa faune par le mercure des orpailleurs clandestins...?

Pourquoi les activités industrielles et d'ingénierie ne se sont-elles pas naturellement développées autour de l'immense base spatiale qui logiquement les appelait, pourquoi n'y a-t-il pas eu de centres de formation et d'écoles formant aux métiers de l'espace, pourquoi l'occasion ne fut-elle pas saisie d'y créer une "cité des étoiles", comme cela fut le cas en Russie...?

Pourquoi alors, en plus de tous ces manquements, le territoire fut-il abandonné dans la torpeur de redoutables problèmes sociaux dont le plus grave de tous est certainement cette véritable épidémie de suicides qui frappe les jeunes Amérindiens, désespérés par une société qui les marginalise...?

Cependant, au jour de l'élection a venir, après qu'ils auront effectué deux heures de pirogue pour se rendre au bureau de vote, une fois mis leur enveloppe dans l'urne et que cette urne à son tour, s'en ira à pirogue pour présenter la volonté de ces Amérindiens concernant celui qui devra s'installer au palais de l'Elysée, la voix de chacun d'eux aura alors exactement le même poids et la même valeur, que celle d'un fortuné des quartiers chics de Paris...

N'oublions pas la Guyane...

Richard Pulvar

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