vendredi 18 décembre 2015

MA LETTRE AUX MARTINIQUAIS "NOUS AVONS ENSEMENCE DE L'ESPOIR"


Mes chers compatriotes, Nous vivons ce vendredi 18 décembre 2015 un moment important de notre histoire. Cette collectivité de Martinique qui voit le jour est un outil majeur, qui offrira à notre pays davantage d’efficacité et de cohérence dans la conduite des politiques publiques.

Je veux ici, en premier lieu, saluer le verdict des urnes, et souhaiter que la Martinique soit conduite vers la réussite, dans la paix, et le respect des opinions.

A tous les martiniquais, et en particulier aux 70776 électeurs qui m’ont accordé leur confiance, j'ai comme vous le savez choisi de ne pas siéger dans la nouvelle collectivité. 

J’ai durant cinq ans assumé mes fonctions dans un engagement total, et travaillé sans relâche avec élus, agents territoriaux, et acteurs économiques et sociaux, pour tenter d’améliorer la situation de notre Martinique.

La nouvelle donne issue des urnes m’invite aujourd’hui à prendre du recul sur ces quelques années passées : prendre le temps d’analyser les succès que nous avons enregistrés, et sans doute aussi les erreurs que nous avons pu commettre. Chaque expérience n’est-elle pas une précieuse occasion d’apprendre, et de progresser ?

Je mettrai aussi à profit ce temps pour amplifier ma mission de parlementaire, importante pour nos droits, pour nos collectivités, pour nos entreprises.

Enfin, j’ai confiance en l’équipe qui siégera, et qui animera une opposition constructive autour de la sagesse de jean-Claude Duverger, et de la maîtrise de Fred Lordinot. Nous aurons un groupe ouvert et à l’écoute, mais sans concessions quant à l’exercice de la démocratie, à l’amélioration du sort des martiniquais, et à l’élévation des consciences et du sens des responsabilités.

Je suis fier de ce que nous avons accompli pour vous et avec vous, durant ces cinq années. La Martinique a avancé, et nous avons posé les bases d'une nouvelle dynamique.

- Le renforcement d’indispensables relations avec notre environnement caribéen,
- Des initiatives multiples pour l’indépendance énergétique, et la protection de notre extraordinaire biodiversité

- Une amélioration des transports publics et une fluidification de la circulation
- un développement sans égal de la croisière et le labourage acharné d’autres pistes de développement touristique,

- une redynamisation réelle des filières agricoles et d’élevage de notre pays…
Les exemples sont encore nombreux.

Nous avons ensemencé de l’espoir.

Il grandira et fleurira s’il est entretenu.

Et d’autres grains devront être plantés.

C'est la seule voie pour continuer à sortir la Martinique des léthargies pénalisantes, et des ombres menaçantes de la consommation et de la dépendance, terreaux de tous les extrémismes. 

Je crois en la Martinique, en la force de sa jeunesse, et cela exigent de moi de continuer à oeuvrer pour plus d’espérance, et de prospérité.

Votre député, Serge Letchimy

jeudi 17 décembre 2015

Michel Renard n'est plus !

 
De gauche à droite : Pierre Petit, ? Michel Renard et Jaques Chirac

A l’aube de la mise en place de la Collectivité Territoriale de Martinique, j’apprends le décès de Michel Renard. Je salue la mémoire de cette figure emblématique de la politique martiniquaise, homme de caractère et de conviction, engagé et possédant un courage politique rare.

Élu maire du Marigot à l'âge de 23 ans, c'est à l'époque le plus jeune maire de France. Il a été élu Maire, Conseiller Général, Conseiller Régional puis Député. Pendant de nombreuses années il occupa également un rôle de tout premier plan au sein du mouvement gaulliste local, puis de la fédération RPR de la Martinique. Précurseur de la Communauté des Communes du Nord de la Martinique, à l'origine de la création du Parc Naturel de Martinique et du syndicat des Eaux du Nord Atlantique, Michel Renard a de plus, mis sur pied la commission F.I.R. (Fonds d'Intervention Routier) qui a structuré l'ensemble du réseau routier du Département et la Direction Départementale des Services Techniques (D.D.S.T.) de la Martinique.

Aux premières élections Régionales de 1983, Michel Renard a été tête de liste de "L'union départementale" et donc le 1er candidat de droite au Conseil Régional. Je tiens à exprimer à sa famille mes très sincères condoléances.

Yan Monplaisir

mercredi 16 décembre 2015

La politique


Je n’ai jamais compris comment aux quatre coins du monde des militants politiques pouvaient s’enflammer au-delà du raisonnable pour des élections, quelles qu’elles soient, au point de s’insulter, comme s’ils étaient eux-mêmes candidats, et de se brouiller avec leurs familles et leurs amis de façon parfois irréversible. Certes, il y a des hommes et des femmes politiques de grande valeur qui font un travail remarquable, mais aucun d’eux et aucune d’elles ne mérite à mes yeux que des gens perdent leurs nerfs et leur sens critique, au point de se faire la guerre, avec des mots ou des armes, en oubliant que les vainqueurs auront aussi besoin des vaincus pour réussir ce qu’ils ont annoncé. J’ai la chance d’avoir vécu plusieurs vies sur plusieurs continents. Ça a forgé très tôt mon détachement vis-à-vis de la chose politique et surtout de celles et ceux qui l’incarnent, ce qui ne m’empêche pas de voter et de regarder si les promesses sont tenues. Ma découverte du monde politique remonte à la fin des années 70, dans le pays où je suis né, la Côte d’Ivoire, avec une rencontre qui m’a marqué jusqu’à aujourd’hui. A l’époque, j’avais une vingtaine d’années et je n’avais pas encore tâté de la prison pour délit d’opinion, mais j’étais déjà chaud bouillant et acerbe à l'égard des profiteurs du régime sans partage du président Félix Houphouët-Boigny. Un soir, mon père avait invité à dîner le ministre de l’Éducation nationale de l’époque, le docteur Balla Keita. Avec toute la flamme dont la jeunesse est capable, j’entamai une discussion très vive avec lui sur l’absence de démocratie en Côte d’Ivoire. Je le compris aux regards noirs que me lançait mon père: il était choqué par ma franchise, surtout à l’égard d’un ministre. Mais rien n’aurait pu m’empêcher de dire ce que j’avais sur le cœur. Le ministre me laissa exposer mes grandes théories avant de me clouer le bec ironiquement: "Tu vois, mon garçon, avec Houphouët-Boigny, on est tous comme dans une pièce de théâtre. Quand il ouvre le rideau, on n’a qu’une chose à faire, c’est applaudir. Et, quand il le ferme, on se tait !"


Serge Bilé

lundi 14 décembre 2015

Elections CTM en MARTINIQUE VICTOIRE DE GRAN SANBLE !


Les Martiniquais ont voté pour le changement, la liste d'Alfred Marie-Jeanne remporte 33 sièges et celle de Serge Letchimy 18 dans la future CTM.

Le sortant paye les conséquences de sa mauvaise gestion de la région Martinique, qui désormais est l'une des plus endettée de France, et aussi une certaine arrogance, si ce n'est une attitude méprisante vis à vis de ses adversaires politiques.

Toutefois, comme la politique est une histoire de désamour entre le peuple et ses gouvernants, rien n'exclu que Serge Letchimy fera son grand retour lors du prochain scrutin régional, d'ici là, il devra affiner sa stratégie et ses relations avec l'autre, d'autant qu'il ne siégera pas à l'Assemblée Martinique, ayant choisi de se consacrer à son mandat de député.

jeudi 10 décembre 2015

communiqué du secrétariat général du Comité de Communication diocésain en date du 9 décembre 2015 sur le second tour des élections à la CTM

"Une élection républicaine n’est pas une élection de "reine de Carnaval" ! Ce n’est pas en fonction de l’applaudimètre, du nombre de « sé li nou lé » ou « nou pa lé’y » de la foule, qu’on choisit de confier, ou pas, des responsabilités politiques à un candidat ou à une équipe. L’Histoire nous montre comment un vote "charnel", nourri par la peur, la colère, la vengeance ou même la sympathie médiatique, peut porter au pouvoir des candidats aux projets mortifères et sectaires, aux mains de puissances ténébreuses. Autrement dit, on ne vote pas n’importe comment ! Le vote ne doit pas se faire sur des critères charnels, c’est-à-dire affectifs ("j’aime" / "j’aime pas"), mais bien sur des critères spirituels, objectifs et raisonnés.

Pour un disciple du Christ, c’est une faute devant Dieu de voter sans savoir pour qui et pour quoi on vote, en se laissant plus ou moins influencer par les médias ou les affects"

dimanche 6 décembre 2015

MAIS OU EST DONC PASSE LE CREOLE CURIEUX IL N’Y A PAS EU D’AVIS D’OBSEQUES OFFICIEL !

Ni d’enterrement en grande pompe. Pourtant des gens bien comme il faut, portant cravate et tout, se sont jadis battus avec l’énergie dernière, afin qu’il siégeât en adulte auprès du Français qu’elle cannibalisa à sa convenance. Tout comme les Gaulois phagocytèrent le latin, langue de l’occupant romain. Or, les débats télévisés, quant au vote concernant l’Assemblée Unique, se déroulèrent en français. Pas un mot, en créole, même pas un petit clin d’œil !

Pire, ou mieux, désormais lorsque que l’un de nos agriculteurs ou l’une de nos agricultrices, jadis gardiens de la mémoire profonde prend la parole, ils s’expriment en français. Le fait est que la lutte de nos maquisards de l’époque ne reposa pas sur une langue née dans la nuit des temps et encore imprégnée de souvenirs d’origines mythologiques, comme c’est le cas pour le Français langue dominante ou pour les langues africaines, elles aussi d’origines mythologiques. Notre créole est donc façonné par l’histoire. Est alimenté par les joies et les souffrances générées dans les Habitations de l’époque de la nuit sombre. Or, dès les années quatre vingt, une élite de gauche tenta de lui offrir ses lettres de noblesse grâce à une orthographe spécifique et un vocabulaire châtié. Que s’est-il donc passé depuis Jean Bernabé et Raphael Confiant ?
Rien.
Rien d’autre que le silence des langues originales cannibalisées et asphyxiée par le vainqueur. Rien d’autre que la mort des langues non structurées et n’ayant pas trouvé survie dans un creux de notre mémoire comme le Latin, langue du colonisateur Romain. Rien d’autre que l’oubli des langues qui s’éteignent d’une génération à l’autre. En cela, la lutte des Martiniquais est semblable à celle des Irlandais qui depuis l’aube des choses luttèrent avec l’énergie dernière, drapeau claquant au vent, afin de bouter l’Anglais hors de son sol, hors de son moi interne. Si sa majesté la reine d’Angleterre estime la guerre terminée, il est encore des troubles ici et là.
Le créole né dans l’Habitation ne fut pas une langue de résistance ni du combat de l’esclave face au maitre. C’était bel et bien la langue de la servitude, du dialogue, permettant au maître d’être compris par l’esclave et réciproquement à l’esclave d’être compris par le maitre. L’esclavage fouet en main n’existe plus. Il est remplacé par le SIMIC esclavagiste sans visage, parlant couramment le français avec les points d’exclamation et d’interrogations à la bonne place. Pour l’heure, c’est le point final qui l’emporte ?

Tony DELSHAM