jeudi 28 février 2013

Plantation de melons et de tomates à côté d'une bananeraie













Une plantation de produits vivriers (melons et tomates) à proximité d'une bananeraie au quartier Petit Morne au Lamentin. Le préfet continue, avec la complicité de la nouvelle gouvernance de la Région Martinique , à autoriser l'épandage aérien de pesticides ! Nous devons dire non au génocide chimique !

mercredi 27 février 2013

L'EQUIPE PPM VA T-ELLE COULER LA RÉGION ?


Intervention faite par Daniel MARIE-SAINTE (au nom du groupe des Patriotes Martiniquais et Sympathisants),lors de l'examen du projet de Budget Primitif 2013 du Conseil Régional

" Monsieur le Président, Enfin, nous commençons le débat sur le budget primitif, huit semaines après celui sur les orientations budgétaires !

Nous avons reçu, il y a 15 jours, une convocation à une séance plénière fixée au 21 février dernier !

Nous avons été surpris d’apprendre, la veille que, de façon impromptue, vous l’aviez reportée à aujourd’hui, 25 février! Aucune explication ne nous a été fournie !

Nous avons simplement constaté que vous aviez dû repartir précipitamment en France, dans le seul but d’aller au Parlement pour vous opposez à un amendement présenté par le député Jean-Philippe NILOR et visant à garder la date de 2014 pour la mise en place de la Collectivité Unique.

Sachez que cet amendement s’appuyait sur une pétition populaire qui a recueilli plus de 5.000 signatures en l’espace de deux mois !

Dans le même temps, vous laissiez dans l’incertitude, tous les organismes qui dépendent financièrement du budget de la Région et qui ne savent pas, deux mois après le début de l’année, le montant des subventions qu’ils recevront en 2013 !

Mr le Président, nous ferons quelques constats.

Nous poserons quelques questions pour lesquelles, j’espère, vous nous apporterez des réponses, dénuées de toutes attaques personnelles comme, hélas, c’est souvent le cas ! Du moins je le souhaite !

Remarques sur les conditions de non transparence et d’opacité: 1°) Vous n’avez pas communiqué le Livre des recettes, à tous les élus contrairement à ce qui s’est toujours fait.

• Il y a, tout juste, deux jours que je l’ai reçu, mais en ma qualité de membre de la commission des finances.

• Les informations qu’il contient, ne m’ont pas permis de vérifier la sincérité et le caractère juridiquement certain de la totalité des recettes inscrites dans votre projet de budget ! • Nous n’avons aucune visibilité sur recettes attendues de l’Union Européenne, par exemple.

C’est pour cela que nous exprimons, d’ors et déjà, nos légitimes suspicions à propos des chiffres qui sont inscrits au titre des recettes dans le projet de budget primitif 2013 !

2°) Vous faites voter chaque année des sommes importantes en AP et en AE en dépenses : - En 2012 : 835 Millions €

- En 2013 : 700 Millions €

Nulle part, vous n’indiquez pas avec quelles recettes vous ferez face à ces dépenses potentielles.

Serait-ce avec de l’autofinancement, des recettes propres d’investissement, des emprunts des subventions ?

Rien n’est dit ni dans le document comptable ni dans l’exposé des motifs !

Un article, paru dans « La Lettre de Finances locales- N° 276 du 31 août 2012, nous indique que les informations concernant les AP devront comporter un volet recettes !

3° Nous constatons que les informations relatives à l’exécution du Budget de l’exercice de 2012 ne nous ont pas été données. (la page 6 du Document Comptable du projet de Budget est restée blanche.)

Nous sommes le 25 février 2013, l’exercice précédent est terminé depuis le 31 décembre 2012, alors que vous détenez ces informations, vous ne nous les communiquez pas.

Quels sont les montants des Dépenses et des Recettes constatés en 2012 ?

Contrairement à l’an dernier, cette année vous ne les révélez pas !

En effet, ces informations nous avaient permis de mettre en évidence que vous aviez terminé l’année 2011 avec un déficit comptable de 14, 5 Millions € !

Est-ce pour cela que vous les dissimulez ces chiffres cette année ?

Est-ce pour cacher que vous auriez terminé l’année avec 80 Millions € en caisse, alors que dans le même temps:

- de nombreuses entreprises se plaignent d’être payées avec beaucoup de retard. (Il n’y a qu’à lire l’interview du Président de la CAPEB Martinique : Confédération de l’Artisanat des Petites Entreprise du Bâtiment publié dans le journal France-Antilles du 31 janvier 2013)

- les personnels de l’AFPA Martinique ont dû faire grève pour obtenir le versement de leurs salaires?

A l’examen du projet de budget 2013 à partir des informations que vous avez bien voulu nous donner, nous constatons que :

1°) Vous gonflez les recettes et vous minorez les dépenses !

Vous prévoyez que les recettes prévisionnelles du projet de BP 2013 progresseront de 6,72 % par rapport à celles du BP 2012.

On apprend que vous prévoyez, même, un accroissement des recettes provenant de l’Europe de près de 55 % ! Permettez nous d’exprimer notre scepticisme à ce propos !

Il en est de même concernant les recettes attendues de l’Octroi de Mer Régional :

Vous indiquez un montant identique à celui que vous aviez prévu en 2012.

Or les recettes, enregistrées en 2012, ont été plus faibles que prévues : 64 Millions € au lieu des 70 que vous mentionnés dans le livre des recettes !

On constate une baisse de 9 % par rapport aux prévisions sur l’année 2012-(Source: informations en provenance des services des Douanes) !

Alors que la crise économique frappe encore notre Pays, croyez-vous qu’il soit réaliste de prévoir un tel niveau de recettes en 2013 ?

Permettez nous d’exprimer notre scepticisme à ce propos !

2°) Nous constatons que les recettes obligatoirement affectées aux investissements, je veux parler de la DRES, le FIDOM, la Taxe sur les carburants, le FCTVA, le FEDER, couvrent largement le montant des dépenses correspondant aux opérations propres à la Région !

Le montant total des recettes obligatoirement affectée investissement est de: 136 Millions €.

Le montant total des dépenses consacrées aux opérations propres à la Région est de: 92 Millions €.

A qui profiteront les 44 Millions € qui restent ?

3°) Plus surprenant encore, à propos de la DRES, alors que vous avez tant critiqué Alfred MARIE-JEANNE sur ce point, vous ne prévoyez pas d’utiliser la totalité de son montant. Je rappelle que la DRES est la Dotation Régionale à l’Équipement Scolaire.

L’article L 4332-3 du Code des Collectivités nous apprend que : «Cette dotation est inscrite au budget de chaque région, qui l’affecte à la reconstruction, aux grosses réparations, à l’équipement des lycées, des établissements d’éducation spéciale, des écoles de formation maritime et aquacole et des établissements agricoles».

Or, sur un montant total de cette recettes de 26 Millions € vous prévoyez de n’utilisez que 17 Millions € !

Il y aura donc 9 Millions € inutilisés !

Or, dans le même temps vous avez prévu un nouvel emprunt en 2013 de: 64 Millions € !

Ce qui portera la dette en capital de la Région,en 2013, à 187 Millions €

A quoi servira ce nouvel emprunt ?

Ce qui est sûr : La Région n’utilisera pas cet emprunt pour réaliser ces propres travaux mais, une fois de plus, il servira à financer et à enrichir les autres : Collectivités (Communes et autres EPCI) ou entreprises privées!

En effet, on observe, qu’en 2013 vous prévoyez de verser à des tiers des subventions à hauteur de : 115 Millions €, alors que vous n’investissez que 92 Millions € dans le patrimoine régional !

Autre constat qui corrobore le fait que vous investissez très dans le patrimoine de la Région:

Les « Recettes de l’Exercice » (page 43 du Document Comptable) qui correspondent aux amortissements sur les investissements propres, inscrites au BP 2013, sont pratiquement du même montant que l’an dernier.

Elles n’augmentent que de + 2,5% d’une année sur l’autre.

Cela signifie que les crédits d’investissements que vous dépensés ne contribuent que très marginalement à enrichir le patrimoine propre de la Collectivité régionale !

Autre fait, très significatif :

Toutes les Collectivités ne bénéficient pas de façon équitable de la générosité régionale !

Dans le cadre de la Politique de Développement Régional, on note que sur les 29 Millions € destinés à subventionner les projets des 34 Communes et des 3 EPCI ou autres syndicats de communes, près de la moitié est destinée à la seule commune de Fort de France !

Les 33 autres Communes et les structures intercommunales du reste de la Martinique ne devront se contenter que de la moitié restante !

Où est le rééquilibrage du développement de notre territoire, si souvent proclamé comme priorité régionale ?

Autre caractéristiques de votre projet de BP 2012 :

Une dissimulation à propos des « Frais de Personnel :

On constate que les Frais de Personnel, évalués au projet de BP 2013 augmentent de 6%par rapport à ceux figurant au BP 2012.

Or, si l’on tient compte d’une part, de l’augmentation de +8% des effectifs des agents au 1er janvier 2013 par rapport à ceux qui étaient en poste au 1er janvier 2012 et, d’autre part, des augmentations statutaires des rémunérations qui auront lieu en 2013, nous pouvons conclure que :

Le montant que vous avez inscrit en dépenses pour les Frais du Personnel a été volontairement sous évalué. !

C’est pour cela que je vous demande de nous communiquer le montant des charges de personnel et des frais assimilés que vous avez payés en 2012, car il semble qu’il soit bien supérieur aux sommes que avez indiquées au BP 2013 ! En conclusion, nous constatons que vous majorez les prévisions de certaines recettes et vous minorez les frais de fonctionnement !

Enfin : Autre curiosité du projet de BP 2013 : Au chapitre des Ressources Diverses, vous indiquez les remboursements des avances consenties, par la Région, à certaines entreprises ainsi que les intérêts générés par ces avances.

Vous donnez la liste des entreprises. Cette liste d’entreprises est-elle exhaustive ? Si oui, pourquoi l’entreprise ADTMC qui gère KMT Télévision, à qui une avance remboursable avait été consentie, n’est pas mentionnée ?

Cette dette a-t-elle été remboursée ou a-t-elle été effacée ? Pouvez-vous nous renseigner ?

Autant d’observations qui conduiront notre groupe à considérer ce projet de Budget 2013 comme insincère et à ne pas le voter."

Le 25 février 2013

Marcel Manville a combattu pour l'indépendance de la Martinique : A hauteur d'homme


Une belle » mort pour Marcel Manville. L'avocat nationaliste martiniquais est tombé, le 2 décembre 1998, dans un palais de justice à Paris. Il avait 76 ans. Ce jour là, il intentait un procès contre le sinistre Maurice Papon, auteur de la répression sanglante contre les nationalises algériens le 17 octobre 1961.

Dans « d'Homme à homme », un documentaire en compétition officielle au 23 ème Festival panafricain de cinéma et de télévision de Ouagadougou (Fespaco), section « cinéma de diaspora », la martiniquaise Véronique Kanor a rappelé le parcours riche de ce compagnon de Frantz Fanon. Elle s'est déplacé en Algérie pour faire parlé les prisonnières algériennes, dont Meriem Belmihoub Zerdani et Safia Bazi, de l'époque coloniale. Malgré les pressions, Marcel Manville était venu défendre les nationalistes algériens à partir de 1954 après les incarcérations d'autres avocats. Marcel Manville, qui fut l'avocat de l'Organisation pour la libération de la Palestine (OLP), avait mené une campagne internationale pour que l'esclavage soit reconnu « crime contre l'humanité ».
Il est membre fondateur, en France, du Mouvement contre le racisme et poiur l'amitité entre les peuples (MRAP). « J'ai appris qu'il était resté fidèle au communisme, à l'Algérie et à la pensée de Frantz Fanon. Il n'a rien lâché, rien concédé, rien oublié », a confie Véronique Kanor à la fin du documentaire. Marcel Manville s'était engagé aux côtés de l’indépendantiste martiniquais. Il a au sein du Cercle Frantz Fanon, particulièrement actif dans les années 1980, organisé des débats et rencontre sur la décolonisation. En 1984, il a été parmi les fondateurs du PKLS, Parti communiste pour l'indépendance et le socialisme.
Dans sa charte, le PKLS aspire à « libérer la Martinique du joug colonial Français et d’agir avec abnégation pour défendre les intérêts de notre peuple, l’avenir de notre patrie, son indépendance ». Selon Véronique Kanor, les revendications indépendantistees se sont affaiblies en Martinique. « Il y a une espèce de schizophrénie. Il y a encore une difficulté à s'affranchir de la mère-patrie, la France. Même si d'autres disent, je suis martiniquais», a-t-elle remarqué Lors du débat qui a suivi la projection du film, soulignant l'existence « d'une domination culturelle et administrative » françaiseElle a rappelé l'organisation d'un référendum à travers lequel les martiniquais avaient voté à 79 % contre l'autonomie. « Les gens ont peur de devenir pauvre et de perdre les acquis sociaux et économiques », a-t-elle noté. 
Véronique Kanor est revenue sur les difficultés qu'elle avait trouvées avant et pendant le tournage en Algérie. « A chaque fois, il faut avoir des autorisation. On ne laisse pas seul un étranger. Il faut à chaque fois se battre pour faire des images. C'était compliqué », s'est-elle souvenu. Véronique Kanor a réalisé également des fictions telles que « C'est qui l'homme » et « La noiraude »

Fayçal Métaoui
source

vendredi 22 février 2013

APPEL AU PEUPLE MARTINIQUAIS par Garcin MALSA


Sortons des Impasses et cherchons collectivement une alternative

Tandis que les déflagrations de l’hyper-multi crise planétaire se poursuivent avec rage dans les pays occidentaux et plus spécialement européens (Grèce, Espagne, Portugal, Italie, France…), c’est avec un retard habituel que nous accueillons un tel phénomène dans notre société martiniquaise sans pour autant en chercher des solutions alternatives. Il faut tout de même regretter que les mouvements sociaux de 2009 dirigés par le LKP et le K5F qui portaient des germes d’un changement sociétal n’aient pas pu être discutés, analysés, approfondis sérieusement par nos experts en politique, en économie ou en sociologie. Lesquels ont préféré y voir une simple revendication syndicale de cherté de la vie ; tandis que des observateurs et analystes de différents pays en faisaient une référence pour tenter de trouver des ébauches de solutions alternatives au modèle sociétal dominé par la mondialisation néo libérale. Aujourd’hui, nous faisons manifestement les frais de cette démarche intellectuelle paresseuse qui tout en nous dispensant d’enseignement éclairé pour traiter autrement l’avenir martiniquais nous conduit à une impasse de plus. Nous demeurons hélas ! toujours prisonniers de la stratégie séculaire du colon et nous « ne cessons d’être le jouet sombre au carnaval des autres ».

Tout ce qui suit et qui traite des faits d’actualité en est une parfaite illustration. En novembre 2012 une association « Tous créoles » présidé par le béké Roger De Jaham dont on connait la mission (pérenniser avec subtilité l’emprise de sa caste sur le peuple martiniquais) a cristallisé l’opinion publique martiniquaise, par média interposé, sur une opération baptisée « Résilience», pour réussir la démarche dont le but inavoué était de faire un black out sur le procès en appel du crédit martiniquais se déroulant au même moment. Roger De Jaham s’appliqua à faire venir comme intervenant le pape de la résilience, le Docteur Boris CYRULNIK auquel certains intellectuels Martiniquais étaient venus apporter leur soutien. Pendant quelques jours, Roger De Jaham et ses invités de marque allèrent s’efforcer de démontrer qu’entre Résilience et « Réconciliation attendue » il n’y a qu’un pas et que « Tous créoles » comme association avait toute sa raison d’être.

De Jaham avait réussi un coup double. Le débat sur la résilience/Réconciliation avait pris et de l’autre côté le procès en appel de Charles Rimbaud l’un des plus grandes débiteurs-pilleurs de Crédit Martiniquais se faisait en catimini. Pire, Charles RIMBAUD s’était présenté, cette fois, en innocent accompagné d’un élu afro descendant comme témoin de moralité. Alors qu’il avait été condamné en première instance à 18 mois de prison ferme, l’avocat général de la cour d’Appel réclama sa relaxe.

Charles RIMBAUD, c’est celui que les békés ont décidé de mettre en première ligne dans l’affaire du Crédit Martiniquais.

Ces Békés qui étaient aux postes clés de cette banque alimentée par des apports financiers des martiniquais de tous bords, s’y sont grassement servi pendant des décennies pour accroitre leur fortune aux dépens des Martiniquais. Ils se faisaient « des découverts abyssaux, des prêts jamais remboursés, des largesses accordées aux amis et aux partenaires en affaires . Pendant des décennies le Crédit Martiniquais tenu par les puissantes familles créoles qui dominaient l’économie de l’île, a dilapidé les économies des épargnants ». Voilà ce qu’écrit la journaliste Marie-France ETCHEGON dans le Nouvel Observateur du 17 janvier 2013.

Mais il faut aller au fond de ce dossier du Crédit Martiniquais, pour comprendre pourquoi Roger de Jaham avait monté cette manoeuvre de diversion. En fait , il ne fallait pas que l’opinion publique martiniquaise soit informée qu’en plus du pillage malhonnête des dépôts des épargnants martiniquais pour développer leurs affaires, les békés ont envers l’Etat une dette dont la valeur actuelle est d’environ 583 millions (plus des 2/3 du budget du Conseil général ; il s’agit d’un fonds de garantie de dépôts que l’Etat RPR socialiste de l’époque Chirac-Jospin a inventé pour la circonstance pour permettre aux déposants et clients de récupérer leur argent. Ce qui à l’époque, a permis d’éviter une catastrophe financière et de protéger en même temps les Békés ?. Nette collusion Béké-Etat ! Par laquelle le même Etat s’est arrangé par la suite pour récupérer cette somme sur le dos des contribuables martiniquais par des moyens masqués et sans que les békés en soient lésés.

Cet exemple cité démontre comment les békés développent leur stratégie, avec ou sans l’aide de l’Etat, pour nous détourner des vrais enjeux de notre pays tout en poursuivant leur politique de domination économique, de sujétion, et de subordination du peuple.

De même, il peut paraître bizarre et même symptomatique que des affaires politico judiciaires resurgissent à cette période de l’année 2013. Tout laisse croire que dans cette colonie dont « les derniers maître » sont les Békés rien ne peut se faire sans leur consentement et l’appui de l’Etat. Ils peuvent téléguider comme ils peuvent aussi télécharger. Alors qu’on est en attente de la décision de la cour d’Appel le 28 février 2013 pour ce qui est du procès Rimbaud ; et qu’on observe une prise de conscience collective à propos des pollutions engendrées par le chloredécone et l’épandage aérien des pesticides, causant des drames économiques et des crimes sanitaires on est surpris de constater que resurgisse une affaire politico judicaire sur fond de coopération région Martinique Dominique. L’on va même à assimiler mise en examen et culpabilité et susciter des affrontements de partis, de clans dont les véritables bénéficiaires sont les auteurs de la « profitasyon ». Quand je vois avec quelle fausse jouissance, certains se défoulent à la mise en examen d’un élu d’un camp et que d’autres du camp adverse, s’affairent à répondre du tac au tac, je ne peux que constater un échec politique pour le peuple et une victoire du colon. Non pas qu’il faille éviter les débats, loin s’en faut, mais ce que je crois c’est qu’il faut mettre mal à l’aise les profiteurs en échangeant sur des perspectives de projets ayant du sens pour le peuple. Il faut donc sortir des querelles d’articles (73-74), des querelles de date (2014-2015) ou de place (12-26) pour nous départager. Ne pas faire l’effort de sortir des clans c’est desservir la politique et mettre plus à l’aise les auteurs de la « profitasyon » qui depuis 2009 se sont davantage enrichi sur le dos du peuple et continuent de bénéficier de la clémence des juges comme le démontre la décision de la cour de cassation qui ne s’est pas gêné pour absoudre Huyghues Despointes de ses propos racistes à l’égard des Antillais et plus largement des afrodescendants.

Alors que nous nous entre-déchirons autour de la gestion de la collectivité unique dont les compétences supplémentaires n’équivaudront pas à des pouvoirs réels, les békés s’organisent de plus en plus pour renforcer leur pouvoir économique ici et ailleurs de sorte qu’ils maîtrisent davantage la finance qui s’impose aux politiques. Nous observons, désordonnés, disparaitre la SOCOPMA qui fait partie du patrimoine martiniquais.

Alors que nous cherchons à savoir quelle collectivité actuelle peut prendre la compétence de l’Agence foncière et comment faire fonctionner celle-ci, les békés récupèrent toutes les petites parcelles de terre égarées pour les rattacher aux exploitations foncières qu’ils ont acquises autrefois à la criée de la barre du tribunal depuis l’époque du Crédit Foncier Colonial et avec l’aide de l’Etat. Cette pratique se fait jour sur l’ensemble du territoire martiniquais très souvent, à l’insu des politiques. Croire qu’ils vont abandonner la terre c’est se leurrer. C’est elle qui leur a donné ce pouvoir dominateur, c’est encore sur elle qu’ils devront s’appuyer dans la crise actuelle pour tenter d’élargir leur poids financier ici et ailleurs. Ils l’ont si bien compris qu’ils cherchent en ce moment à aller récupérer des terres en Guadeloupe d’où ils avaient été chassés depuis 1794.

Usant de ruse et de flatterie, le pouvoir colonial nous autorise à être des observateurs dans les organisations officielles (CARICOM – CELAC etc ...) de la Caraïbe, tandis que les békés poursuivent sans vergogne leur implantation territoriale et financière dans cette région d’Amérique, à l’instar de ce qui se passe à Saint-Domingue ou en Haïti. Il est temps, grand temps en cette année Aimé CESAIRE (100ème anniversaire de sa mort), de reprendre la résistance, de se montrer rebelle, réactif et inventif.

Martinique-Caraïbe
Garcin MALSA,
Président du MODEMAS-ECOLOGIE

jeudi 21 février 2013

LES PERFORMANCES DE LA NOUVELLE GOUVERNANCE OU LA TENTATION DES ABYSSES


Ainsi, l’ODIS (Observatoire du Dialogue et de l’Intelligence Sociale), dans ses « cartographies comparatives » des 26 régions appartenant, à un titre ou à un autre, à l’ensemble français, vient de classer la Martinique bonne dernière pour l’année 2012.

Bravo à la nouvelle gouvernance ! Grâce à ses hautes performances, nous avons donc atteint le fond…Ne nous reste-t-il plus qu’à creuser ?

En réalité, l’information ne s’avère pas surprenante. A longueur de mois, nous n’avons cessé de mettre en évidence les mauvais chiffres de l’économie en Martinique. D’autres acteurs de la vie économique et sociale ont, eux aussi, à de nombreuses reprises, fait part de leurs inquiétudes.

A ces analyses de bon sens, le néo-ppm et Ensemble pour une Martinique nouvelle ont opposé la prétendue excellence de leur stratégie et des « résultats » qu’ils prétendaient avoir obtenus. N’avait-il pas mis en œuvre deux plans de relance et « injecté » des dizaines de millions d’euros pour le « développement » ?

L’échec est donc patent et l’abysse menace.

Les 70 millions d’emprunt, jusqu’en 2015, ne rassurent pas.

Il faut se hâter de changer de direction. La mise en place de la Collectivité de Martinique, dès 2014, peut constituer un instrument du nouveau modèle de développement que nous devons urgemment promouvoir. C’est aussi toute l’orientation économique qu’il convient de transformer en profondeur .

F.C.

Martinique
Le 21 février 2013

La région Martinique la mauvaise élève de la classe


Le classement des régions les plus performantes de France révèle que la Martinique occupe la peu glorieuses place, c'est à dire la dernière, elle 26 e sur 26.


Souvenons-nous, qu'en 2009 lors du précédent classement, elle se situait à la 12 e place, parmi les bon élèves, mais depuis la région a changé de majorité, serge Letchimy du PPM en a pris la tête et mis en oeuvre une politique recourant à l'endettement, contrairement à l'ancienne majorité MIM qui  avait une gestion de bon père de famille.

Les choix économiques de  la  majorité actuelle plombent les finances de la région, je ne vois pas de sortie pour l'heure actuelle, la situation s'aggravera.


lundi 18 février 2013

NON A L'ÉPANDAGE AÉRIEN DE PESTICIDES ET A L’EMPOISONNEMENT DES MARTINIQUAIS


Pendant plus de 50 ans le lobby de la banane avec la complicité de l’Etat Français a empoisonné notre sol, nos eaux et notre peuple avec l’utilisation massive de pesticides dont la chlordécone.

Les faits sont têtus : - plus du tiers de notre littoral contaminé,
- plus de 40% des terres agricoles empoisonnées,
-au moins 1 500 cancers de plus chaque année,
- des enfants atteints de malformations congénitales ...

Aujourd’hui le même lobby de Banamart demande au préfet une troisième dérogation de pesticides au-dessus de nos habitations, de nos jardins et de nos eaux.

Nous ne pouvons le laisser continuer à perpétuer ce crime contre notre pays.

MOBILISONS NOUS !
Exigeons :
- l’arrêt immédiat de tout épandage de pesticides
- la réparation des dommages causés par l’utilisation criminelle de la chlordécone à la hauteur des dommages causés.
Tous à la Grande Manifestation du SAMEDI 23 FÉVRIER 2013.

Rendez-vous à 9h00 devant la Maison des Syndicats

APASSE/ ASSAUPAMAR/ CNCP/ COLLECTIF DES AQUALTEURS/ CDMT/ CSTM/ GRS/ KM2/ MIR/ MODEMAS/ NOU MATINITJE/ OPAM/ ORGAPEYI/ PALIMA/ SAM/ SAPEM/ SRTM/ ZAYCREW

Email : c.c.e.a.e.martiniquais@gmail.com / Contact 0596689114/ 0696092724


Arnaque téléphonique Martinique et Guadeloupe


Une nouvelle arnaque téléphonique et Martinique et en Guadeloupe +25270300526 :"  j'ai reçu cet appel aujourd'hui, ça a sonné et raccroché  mais je n'ai pas donné de suite car je sais ce qui se passe derrière ce genre de numéro, faite très attention, surtout, ne pas rappeler."


L'arnaque proviendrait de la Somalie, un numéro surtaxé qui débite votre compte ou vos unités à grande vitesse.  Abstenez-vous de répondre.

dimanche 17 février 2013

Forest Whitaker a été fouillé dans un magasin à New York


Forest Whitaker a été fouillé dans un magasin à New York, le vendredi après qu'un employé l'ait accusé d'avoir volé. Il a été fouillé à la vue de tout le monde.

Bien sûr, la palpation n'a rien donné. L'employé aurait alors demander l'acteur détenteur d'un Oscar de ne pas les gérants du magasin par crainte pour son job.

Forest, à son tour, a demandé que le magasin modifie ses comportement et attitude envers le public de facon juste et équitable dans le futur.

Comme vous le constatez, même un Oscar ne peut empêcher un homme noir d'être soupconné de crime...

jeudi 14 février 2013

Guadeloupe :Le "Massacre de la Saint-Valentin" (14 février 1952)




Le 14 février 1952 un mouvement d'ouvriers et de paysans de l'industrie sucrière est réprimé dans le sang, faisant 4 morts et 14 blessés chez les habitants de l'île. Commémoré tous les ans comme le "Massacre de la Saint-Valentin", les grévistes ont affrontés les CRS dans la commune du Moule, siège de plusieurs usines de sucre et distilleries de rhum. La commune est également le seul port de la côte atlantique. 


Le mouvement, mêlant planteurs et colons dans toute la Guadeloupe, avait commencé en novembre 1951 dans le nord de la Grande-Terre à la suite de l'échec des négociations entre les patrons"békés" et les salariés sur la fixation du prix d'achat de la canne à sucre et les salaires.

En janvier 1952, les fonctionnaires rejoignent le mouvement des ouvriers et des cultivateurs, réclament également une augmentation des salaires. Une grève générale affecte toutes les plantations et s'étend du Moule à Capesterre, Sainte-Rose et Anse Bertrand.


Le 11 février, les forces de l'ordre s'installent au Moule. L'intervention est préparée entre les CRS et les propriétaires d'usine. Le 14 février, les grévistes érigent un barrage à l'entrée du boulevard Rogé afin de barrer l'accès des charrettes chargées de canne à sucre à l'usine Gardel.


Les policiers tirent dans la foule désarmée, tuant quatre Guadeloupéens et blessant 14 autres. Parmi eux figures de simples passants ou des curieux, n'ayant aucun lien avec le mouvement social. 

Tous les ans, les organisations syndicales de l'île organisent le 14 février des manifestations en mémoire des victimes. Une stèle est érigée devant le cimetière de la commune.



Les émeutes des 26 et 27 mai 1967



Le bilan de ces deux journées d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre n'est toujours pas connu précisément, variant entre 7 et 87 morts. Le secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer, Yves Jégo s'est engagé à "faire la transparence" sur ces évènements tragiques. Les ouvriers du bâtiment, se mettent en grève dès le début du mois, réclamant 2% d'augmentation et l'égalité dans les droits sociaux. 

L'importance de la mobilisation et l'extrême tension sociale conduit le patronat à ouvrir des négociations le 26 mai à la Chambre de commerce (CCI) à Pointe-à-Pitre. L'inspection du travail, la délégation syndicale de l'UCGT et la délégation patronale. 


Des manifestants se sont massés Place de la Victoire, devant la CCI, en soutien aux représentants syndicaux. Mais les négociations échouent et la foule composée de militants de la première organisation indépendantiste de l'île (GONG : Groupe d'organisation nationaliste de la Guadeloupe) se révolte. Les CRS chargent et tirent. L'une des premières victimes est Jacques Nestor, un militant du GONG, très populaire à Pointe-à-Pitre. 



Le lendemain, des milliers de lycéens et étudiants descendent dans la rue afin de soutenir la lutte des ouvriers. De nouveau, les forces de l'ordre font usage de leur arme. Les affrontements s'étendent à toute la ville : voitures brûlées  pillages. Le calme revient le 28 mai.



Des réquisitions et de nombreuses arrestations auront lieu, notamment parmi les militants du GONG. Ils seront condamnés et emprisonnés en métropole, pour atteinte à l'intégrité du territoire national.

CHALVET : 14 FÉVRIER 1974, UNE DATE DE L'HISTOIRE MARTINIQUAISE

Tableau: Claude Cauquil 
"Chalvet 1974" est à n'en pas douter; l'un des évènements les plus marquants dans la mémoire collective du monde agricole et des Martiniquais.

Le 13 février 1974, la capitale de la Martinique est paralysée par des grèves commencées depuis le 17 janvier et qui allaient encore se durcir car les négociations entre patrons et les ouvriers n'ont rien donné. La grogne gagnait plusieurs communes; Rivière Pilote, le Lamentin, le Robert et Gros Morne. Les employés du public, du privé, les ouvriers, tous faisaient entendre leurs revendications. Les gendarmes qui avaient pour rôle de maintenir l'ordre rencontraient partout de grandes difficultés. La tension était à son comble dans le pays et la moindre manifestation se soldait par l'intervention des policiers qui étaient régulièrement assaillis par des jets de pierres. Ils répondaient à coups de gaz lacrymogène.

C'est dans ce contexte de crispation que la tragédie du jeudi 14 février va se dérouler, ce jour là partout dans l'île des foyers de protestations se déclaraient, les autorités avaient décidé de mettre un terme à la révolte ouvrière. C'est ainsi que dans le milieu de la matinée, sur le plateau de Chalvet à Basse Pointe les ouvriers se sont retrouvés nez à nez avec les forces de l'ordre. Ces derniers n'ont pas hésité à utiliser leurs armes. Au cours de cette fusillade de nombreux blessés, un gendarme aura également la main tranchée, il y a un mort : llmany Sérier, dit Renor, 55 ans, père de famille nombreuse. L'émoi est considérable les gendarmes sont accusés de meurtre.

llmany Sérier est enterré le surlendemain au Lorrain. Des centaines de personnes défilent derrière les centrales syndicales, les mots d'ordre syndicaux sont remplacés par des cris de vengeance "Orsetti assassin", "llmany nous te vengerons" et par des slogans politiques "à bas la répression coloniale, songé l'Algérie, songé l'lndochine, Martinique lévé". Deux heures avant l'enterrement, le corps d'un jeune homme de 19 ans ,Marie Louise, est découvert sur une plage de Basse Pointe, non loin de Chalvet. Des dizaines d'habitants s'agglutinent autour du corps et très vite les témoignages laissent entendre que Marie Louise figurait dans un groupe impliqué dans un affrontement avec les policiers.

Il a fallut ces deux morts de ce mois de février pour mettre un terme à la grève puisque le protocole de fin de conflit est signé le 19 février avec les syndicats. La détermination des ouvriers a permis de remporter une grande victoire pour le monde agricole. Les circonstances de la mort de Marie Louise n'ont jamais été élucidées et jusqu'en octobre 1974, plusieurs des ouvriers agricoles ou indépendantistes ont été arrêtés par les gendarmes. Par exemple, Alex Ferdinand; professeur d'histoire, a fait plusieurs jours de prison. Il a été arrêté et poursuivi pour entrave à la liberté de travail et violences à agents. Les poursuites judiciaires se sont soldées par des peines de prison avec sursis que l'amnistie est venue effacer.

14 FEVRIER 1974 EN MARTINIQUE, LA TUERIE DE CHALVET AU LORRAIN

 Ilmany Sérier dit Renord
"Il y a 30 ans, deux ouvriers agricoles grévistes étaient assassinés à Chalvet au Lorrain En Martinique, le 14 et le 16 février 1974, étaient des journées noires.

Renord Ilmany, ouvrier agricole gréviste de 55 ans était assassiné par les gendarmes au lieu-dit Chalvet sur la commune de Basse-Pointe. Une embuscade avait été tendue contre les grévistes regroupés sur l’habitation Fonds Brulé au Lorrain. Une dizaine de camions de gendarmes poursuivaient les grévistes qui regagnaient en groupe la commune de Basse-Pointe. Un hélicoptère crachait sur eux des grenades lacrymogènes. C’est à ce moment que les ouvriers, accompagnés de jeunes militants, ont été pris en chasse par les gendarmes qui ont tiré. Plusieurs ont été blessés, Omer Cyrille, Guy Crétinoir, Rasroc, François Rosaz. Renord Ilmany est tué. Dans cette tuerie, un autre ouvrier trouvera la mort. Un jeune ouvrier maçon, gréviste, Georges Marie-Louise, sera retrouvé deux jours plus tard, gisant mort à l’embouchure de la rivière Capot également dans la commune du Lorrain, probablement après avoir été frappé à mort par les membres des forces de répression, gendarmes ou autres. La soldatesque s’était une fois encore déchaînée contre des travailleurs en grève pour défendre leur pain et leurs droits.

LA SITUATION SOCIALE EN 1974
La situation des classes laborieuses s’était dégradée. Dans les années 70, les dernières usines à sucre avaient cessé de fumer. Pour les possédants, les békés, la canne ne permettait plus de faire suffisamment de profits. Après avoir touché des millions de subventions de l’Etat, ils avaient fermé les usines à sucre et investi dans l’import-export. De grands super-marchés apparaissaient. Des masses d’ouvriers agricoles perdaient toutes ressources, surtout les plus âgés. Les plus jeunes avaient pu trouver un emploi dans le bâtiment ou sur les plantations de bananes qui avaient pris la place des champs de cannes.

Les années 70 sont aussi marquées par des hausses de prix importantes. Les capitalistes ont décidé de faire payer la crise du pétrole aux masses laborieuses. Le gouvernement français à leur service, fait marcher la planche à billet. Le passage au nouveau franc complique encore les choses pour les travailleurs et rend le coût de la vie de plus en plus élevé. Tout est cher: l’essence, les transports, les marchandises de première nécessité, huile, pain, farine, poisson. La misère s’installe dans les foyers des travailleurs. Parallèlement, on assiste à une recrudescence de l’arrogance des patrons, et de l’administration coloniale qui voudraient imposer à la population ce recul social. Alors, les escarmouches de type raciste se multiplient entre patrons békés et travailleurs et chômeurs. En Martinique, le Conseil Général dirigé par Emile Maurice et sa majorité de droite suit fidèlement cette politique.

LES TRAVAILLEURS NE SE LAISSENT PAS FAIRE
Dès la fin de l’année 1973, on assiste à une multiplication des conflits. Les travailleurs revendiquent des augmentations de salaire importantes pour compenser les hausses des prix. Ils refusent le saupoudrage et les miettes acceptées trop souvent par les directions syndicales.

Les salariés du journal France-Antilles dressés contre leur patron Hersant font grève depuis deux mois. Les ouvriers du Bâtiment sont à leur troisième semaine de grève illimitée. Ils exigent 25% d’augmentation sur leur salaire. Après le 28 décembre 1973, les salariés de l’ex-SPEDEM, aujourd’hui EDF Martinique, se préparaient eux aussi à rentrer en grève, suite à une entourloupette du préfet de l’époque, le dénommé Orsetti, qui renvoyait une négociation prévue sur leurs revendications à la fin du mois de janvier. Ils rentrent en grève non-limitée le 7 février. Lorsque l’administration décide début janvier d’augmenter le tarif des cantines, les collégiens des CET, fils et filles de travailleurs, vont eux aussi descendre dans les rues pour refuser les augmentations. Ils auront le soutien de leurs parents et de l’ensemble de la population et se trouveront bien souvent au coude à coude avec les grévistes, notamment ceux du bâtiment, dans les manifestations.

Les ouvriers agricoles eux aussi sont en grève depuis le 17 janvier 1974, pour des augmentations de salaire . Ils réclament notamment la suppression du SMAG qui est le salaire minimum garanti dans l’agriculture, plus bas que le SMIG et veulent un salaire de 35.46F pour huit heures de travail. Sur certaines plantations, ils sont aidés par de jeunes militants issus du mouvement nationaliste.

PRÉPARATION DE LA GRÉVE GÉNÉRALE DU 12 Février

Devant l’ampleur des mouvements sociaux, les directions syndicales de l’époque, la CGTM, la CGTT-FO, et CFTC ont lancé un mot d’ordre de grève générale illimitée à partir du 11 février. Elles ont mis sur pied une plate-forme de revendications en 12 points dont l’alignement du SMIC et les allocations familiales sur ceux de la France. Mais ces directions, apparaissaient plutôt timorée à beaucoup de travailleurs. Elles ne semblent pas prêtes à faire réellement du 12 février un succès pour arracher les revendications ouvrières, elles ne se montrent pas présentes aux côtés des grévistes.

Pourtant dans les secteurs en lutte, la détermination des travailleurs est grande et les grèves se sont radicalisées face à l’arrogance patronale (coupures d’électricité, débauchages sur les chantiers, riposte à coups de pierre aux interventions policières dans les manifestations).

Alors, des jeunes travailleurs, certains d’entre eux politisés, appelleront leurs camarades à prendre leur mouvement en main et à mettre en place des «comités de grève» pour garder le contrôle du mouvement jusqu’à la satisfaction des revendications. Et les travailleurs des secteurs en lutte se rejoignent à la Maison des Syndicats, ou encore dans les manifestations, lors des débauchages.

SUCCÈS DE LA GRÉVE DU 12 FÉVRIER ET DU 13 FÉVRIER
Le 12 février, environ 5000 travailleurs de tous les secteurs, se retrouvent dans les rues de Fort de France pour réclamer des augmentations de salaires, fustiger les patrons et le gouvernement. Les jeunes des collèges et des lycées sont également dans les rues. Fort de France est ville morte. En fin de journée, la grève est reconduite après une assemblée générale des travailleurs à Fort de France. Le lendemain, la situation est tendue. Après plus de deux mois de grève pour certains secteurs, l’heure n’est pas aux défilés-promenade. Des grévistes se répandent par petits groupes dans les rues de Fort de France. Ils obligent les magasins qui ont ouvert leurs portes à baisser les rideaux pour respecter la grève. Au soir du deuxième jour, la grève générale n’est pas arrêtée. Mais les directions syndicales tirent en arrière. Elles craignent d’être débordées par la base, trop déterminée. Les partis politiques tels le PCM ou le PPM, iront jusqu’à faire chorus avec l’administration en dénonçant dans leur presse ou dans des communiqués, les «agitateurs gauchistes» .

LA TUERIE DE CHALVET
C’est dans ce contexte, que la préfecture avec à sa tête le préfet Orsetti et à la demande du patronat de la SICABAM (organisation des planteurs békés de l’époque), décidera de mettre un coup d’arrêt sanglant à cette grande mobilisation ouvrière. C’est dans les champs de banane au Lorrain qu’ils frapperont.

Fin de la grève générale Choqués par l’assassinat d’un gréviste de l’agriculture, des masses de travailleurs, des grévistes, des politiciens, et aussi des gens «de tous les horizons sociaux», se regrouperont pour célébrer ses obsèques. Ils se retrouveront dans la même émotion au moment des obsèques du jeune Marie-Louise. La grève générale n’était plus à l’ordre du jour. La répression policière scélérate avait été orchestrée par les possédants et leur pouvoir pour casser le mouvement ouvrier.

Les mobilisations ouvrières continuèrent néanmoins plusieurs jours encore même si elle n’étaient plus aussi massives. C’était le cas des employés de l’entreprise Figuères chargée du ramassage des ordures ménagères à Fort de France, de ceux des boulangeries, ou des banques et des hôpitaux. Et le 19 février 1974, le quotidien France-Antilles qu’on ne pouvait soupçonner de quelconque sympathie pour les grévistes titrait encore «situation confuse sur le front social». Le 21 février 1974, un accord fut signé dans la banane. Les patrons bananiers acceptaient de payer la journée de travail de huit heures à 39.50F.

Avec leurs frères les plus exploités, les travailleurs de Martinique avaient fait reculer le patronat béké de l’agriculture. Dans d’autres secteurs, tels le bâtiment ou à la SPEDEM, des revendications importantes furent arrachées. Les patrons et tous ceux qui sont à leur service, leur avaient fait lourdement payer ces avancées. Cette page écrite du sang des ouvriers fait aujourd’hui partie de leur histoire et de leur quête de respect et de dignité pour une vie meilleure.

Source : Combat ouvrier N°898, édition de février 2004.

Lancement du Premier réseau social des Afro-Caribéens itanoo.com



Frank ANRETAR, fondateur des Trophées des Arts AfroCaribéens (les TAAC) vous présente Itanoo.com
Le premier réseau social destiné aux Français d’Outre-mer et d'Afrique, et à ceux qui entretiennent des relations culturelles, économiques et particulières avec cette population.
La soirée inaugurale aura lieu samedi 16 février à partir de 23 h 30, Au Restaurant Discothèque Le Bizen 111, Rue Réaumur 75002 Paris - Métro: Bourse (ligne 3)

En présence d’une constellation d’artistes et de personnalités : notamment Babette De Rozières, Queen Sheeba, Ben J des Neg’ Marrons, Chantal Néret, Claudy Siar, Louisy Joseph, Princess Erika, Lino Versache…

La présentation des partenaires et du réseau socialwww.itanoo.com sera suivie d’une animation DJ sur deux niveaux (ambiance latino tropicale / ambiance généraliste) et d’un jeu concours doté de nombreux lots : des casques beats studio, des iPad 3, des Galaxy Note, des T-shirts Itanoo et des billets d'avion à destination de la Guadeloupe, de la Guyane, de la Martinique, de Mayotte, de la Réunion.


Frank ANRETAR
Co-fondateur de Itanoo.com
Site officiel : www.itanoo.com
Teaser : http://www.youtube.com/watch?v=TBkZ0xIZ0L8

mercredi 13 février 2013

MARTINIQUAISES, MARTINIQUAIS rendons Hommage aux deux Martyrs de la grande grève de février de 1974



MARTINIQUAISES, MARTINIQUAIS rendons Hommage aux deux Martyrs de la grande grève de février de 1974 ILMANY RENOIR et MARIE LOUISE GEORGES avec NOU MATİNİTJÉ le 16 Février 2013 à la salle des fêtes de la ville de Basse Pointe
Organigramme : Procédé: PROGRAMME  ET  İNVİTATİON
 



1)    Conférence-Débat  à 14H30
a)    La mémoire collective dans les luttes sociales :
Conférencière Mme MILKA VALENTIN
b)    Luttes Syndicales et Répressions : Conférencière Mme SMÉRALDA ;
c)     Deux Témoignages de la sauvage répression de février 1974
2)  Prix Littéraire (Essai): Ilmany et Marie Louise à 16h
3)  Séquence Poétique à 17h30.
4)  SWARÉ BÈLÈ POU LONNÈ épi RESPÉ BA ILMANY EK MARIE LOUISE à partir de 20H.
5)    Observation Astronomique, pour les Enfants et Adultes, de 19H00 à 21H00.
AN NOU GLORİYÉ MANMAY NASİON MATİNİK

NOU MATİNİTJÉ  Janvier 2013


Lettre ouverte de Serge Letchimy – projet de loi relatif au mariage pour tous


Madame la Ministre, chère Christiane,
Parlementaire en mission, à propos de l’article 349 du Traité de Lisbonne, il ne m’a pas été pas possible de participer en personne aux débats concernant le mariage pour tous. Les champs de bataille ne sont jamais consécutifs et, par ces temps de crise, il nous faut très souvent faire des choix qui permettent de démultiplier nos avancées sur de larges amplitudes et de manière simultanée. Néanmoins, il me paraissait indispensable d’expliciter mon vote et cela pour deux raisons.

La première, c’est de vous rendre hommage. Hommage à votre courage, à votre hauteur de vue.

La seconde, c’est de rappeler cette coïncidence qui me semble hautement symbolique : celle qui aura porté si brillamment le projet de loi concernant la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité, est aujourd’hui la même qui se retrouve à batailler, avec tout autant de force et d’intensité, pour une transformation de nos états de conscience.

Chère Christiane, j’ai le sentiment que c’est le même combat.

Nous avons en commun ce que Césaire appelait une pression historique. Nous qui avons vécu la négation de notre humanité durant les temps esclavagistes. Nous qui avons connu la négation de nos droits de citoyenneté les plus élémentaires durant les périodes coloniales et post-coloniales. Nous qui devons encore vivre (jusqu’à l’absurde) la négation des différences au nom de l’égalité, comment ne pas être, plus que tout autre, infiniment sensibles à la question de fond que pose cet important débat ?

Pour ma part, je l’aborde avec exigence et gravité.

Le fond pour moi est des plus simples : en plein 21ème siècle, dans le cadre d’une République, dans une vieille démocratie, il existe une catégorie de personnes qui ne disposent pas d’un accès égal à la totalité des dispositifs de soutien et de reconnaissance mis en œuvre pour l’ensemble des citoyens. De facto, le non-accès des couples homosexuels aux dispositifs du mariage et de la filiation les transforment en une classe de citoyens de seconde zone, voire de sous-individus.

Il existe une honte : l’homophobie. La connaissance que nous avons de l’humain nous permet de comprendre que l’homosexualité n’est ni une maladie, ni une perversité, ni une simple pratique, mais véritablement un fait, une réalité que l’on retrouve dans l’ensemble du vivant. L’on naît et l’on se découvre comme cela. Nous sommes donc dans la normalité humaine. Dès lors, les individus en question peuvent être considérés comme étant discriminés en raison de leur être. Ce qui est inacceptable dans le cadre et les valeurs de cette République. Et ce n’est pas à vous, chère Christiane, que je vais rappeler que l’idée de tare, de perversité, de sous-humanité, ou de sous-citoyenneté, a toujours été exprimée ou sous-jacente quand il fallait refuser des droits aux nègres, aux colonisés, aux femmes… et à tant d’autres. Racisme, sexisme, homophobie sont des discriminations du même ordre : elles font d’une différence des êtres l’enjeu d’une entreprise d’infériorisation sociale et juridique là où la République proclame l’idéal de l’égalité des êtres.

Il est tout à fait concevable que deux êtres de même sexe puisse éprouver l’un pour l’autre le sentiment majeur de la nature humaine : l’amour. Que cet amour n’est ni une perversité, ni une maladie, ni une pratique qui se voudrait rebelle. Il est d’ailleurs tellement puissant qu’il s’oppose bien souvent à des systèmes sociaux très hétéro-centrés : dans tous les pays du monde, des plus urbains et développés au plus traditionnels, il existe des couples homosexuels qui affrontent l’opinion dominante. Ce sentiment profond, persiste, endure, se maintient, se développe, et renforce finalement notre espérance en la nature humaine. Le couple est d’abord cela : un très beau sentiment qui fonde envers et contre tout, sécurité, stabilité, le soutien réciproque, désir d’enfant et cadre familial.

Car il y a cet autre fait : des couples homosexuels existent et ils ont parfois la charge d’élever des enfants. Je pense que l’équilibre psychoaffectif d’un enfant ne se construit pas tant en rapport avec des sexes, qu’en rapport avec des fonctions que l’on peut définir sommairement comme fonction d’autorité et de distanciation, et fonction maternante de grande proximité.

Il est enfin indéniable que le droit positif est favorable aux couples mariés, et protège mieux les enfants de ces couples, que les dispositifs annexes. Les dispositifs hors-mariage n’ont déjà pas la même charge de sacré ni de symbole. Pouvons-nous donc laisser autant de nos concitoyens en basse marge de l’état de droit, et hors d’atteinte du rayonnement de nos symboles ?

Et donc chère Christiane, avec mon affectueux salut, je tenais à vous dire ceci : vous nous faites vivre de nouveau un moment historique ! C’est une extension des droits et une extension de conscience que vous nous apportez. 

Ce sont les raisons pour lesquelles je voterai pour le projet de loi relatif au mariage pour tous.

Je vous assure, madame la Ministre, de mon total soutien et de ma parfaite considération.

Serge Letchimy