mercredi 9 janvier 2013

LA VILLE CAPITULE ?


Le débat sur les orientations budgétaires de Fort-de-France, le 27 novembre dernier, a encore illustré la situation de catastrophe financière de la « ville-capitale ». Il a aussi rappelé l’état de désarroi politique de l’équipe chargée de tenter de maintenir à flot un bateau qui vogue à vau-l’eau.

Le rapport introductif à ce débat ne procède à aucune évaluation, aussi sommaire soit-elle, de l’année 2012. Sans doute une année à oublier pour l’édilité… Quant aux orientations à proprement parler, elles tiennent sur une désespérante demi-page et se bornent, année après année, à simplement énoncer les mêmes sempiternelles thématiques : « l’éducation », « la solidarité », « l’insertion des jeunes », « les travaux de proximité ».

A l’évidence, l’évocation de ces questions - dont on ne saurait contester l’intérêt- ne constitue pas un projet politique pour la ville. Aucun cap n’est fixé. Aucune ambition n’est proposée. La lisibilité globale reste nulle. Le navire amiral vogue à vau-l’eau.

Or, il y a urgence. Fort-de-France se meurt. Sans boucan. A petites doses de renoncements et d’échecs. Dans l’ivresse des affrontements de la succession et dans les contrariétés entre une gouvernance de façade et une gouvernance de fait.

Au centre-ville, de nombreux commerçants ferment boutique. Les marchands ambulants et les vendeurs de cocos se plaignent du traitement que la majorité municipale leur réserve. La qualité des services de la municipalité dans les quartiers s’est considérablement dégradée. Les échauffourées d’octobre 2011, à Sainte-Thérèse sont symptomatiques de l’immense déception de la jeunesse foyalaise vis-à-vis du néo-PPM.

Derrière la communication bling-bling de ce parti et les dissertations fastidieuses sur « les nouvelles ingénieries financières », le constat du gouffre budgétaire ne peut plus être dissimulé. Entre 2004 et 2010, l’endettement de la ville a connu une forte augmentation, passant de 167,598 millions d’euros à 215,636 millions d’euros.

L’avenir ne semble pas plus rassurant quand, dans le rapport introductif aux orientations budgétaires, on lit cet aveu de l’équipe municipale :

« On note une progression de plus en plus importante des postes de charges de fonctionnement par rapport aux ressources. A moyen terme cet effet ciseaux ne favorise pas la mise en œuvre des politiques publiques. »

Nous voilà donc avertis !

Francis CAROLE
Fort-de-France le 09/01/13

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