mardi 13 mars 2012

Confiance en berne


Haïti: Le rideau sur la saga de la nationalité américaine présumée du président Martelly est tombé jeudi.

Bien tombé.

Le premier acte d'une représentation dont on ignore le titre s'achève.

Déjà, le voile se lève sur une autre facette du dossier : quel est le nom de celui que nous avons élu ?

C'est le sénateur de l'Artibonite, Youri Latortue, qui a jeté une identité dans la mare : Michael Martelly. C'est ce nom qui apparaît sur la carte de résidence américaine du président.

On avait Michel Martelly, puis Sweet Micky, puis Michel Joseph Martelly, nous voilà avec un Michael Martelly... Quelle affaire !!!
Les sénateurs s'en donnent à coeur joie. Ils ont sous la dent un nouvel os. Une piste moelleuse.

Moïse en tête, ils analysent aussi les livrets de passeports qui leur sont enfin parvenus. Chaque date, chaque sceau, chaque page des huit documents, livrés par Religions pour la paix au nom du président, fait l'objet de suspicion.
Qu'en sortira-t-il ? On ne sait pas.

Quand finira l'examen ? Mystère.

Combien de temps durera l'acte II de la pièce, valse lente entre tragédie et mélodrame ? Allez savoir, seul Antoine Nan Gomier connaît la réponse...

Comme dans cette affaire personne n'est pressé, de ce que vous avez à faire assurez-vous de ne rien laisser en plan et de tout entreprendre. Ne vous laissez pas abattre devant la désinvolture de nos élus.

Le président Martelly semble adorer, autant que les parlementaires, perdre son temps dans des querelles vaines. Leur but est de nous dégoûter d'eux, de nous dégoûter de nous-mêmes, de nous avoir à l'usure. Ne vous laissez pas miner.
Elus de tous bords s'entendent pour que ce pays s'étiole. Ensemble, ils ratiboisent le budget de l'Etat pendant que nous perdons le nord à chercher à comprendre qui a raison, qui a tort.

Neuf mois que de petites peccadilles deviennent des affaires d'Etat. Le jeudi 8 mars est plein d'enseignements. Deux appels à la radio suffisent à nous faire trembler. Aucun membre du gouvernement n'est assez crédible pour stopper la pagaille. Les partisans du président ne fêtent pas sa victoire. Ses opposants n'ont pour lauriers que le scepticisme grandissant de la population élevé au rang de couronne.
Les églises, les ambassades, l'exécutif et le Parlement se rendent-ils compte jusqu'à quel point ils n'inspirent pas confiance ?
Le pays reste en attente d'un autre dénouement comme si rien ne s'était passé la semaine dernière.

Pour être certain que la ratification du Premier ministre ne sera pas à l'ordre du jour, l'exécutif, par le biais du commissaire du gouvernement, souhaite poursuivre deux sénateurs.

Le forum sur l'investissement ouvert ce lundi ressemble à un exercice vain.

Frantz Duval

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