mercredi 1 février 2012

Haïti-Duvalier : Un cadeau à l’impunité ?



P-au-P, 31 janv. 2012 [AlterPresse] --- La décision du juge d’instruction Carvès Jean de ne pas laisser la justice haïtienne poursuivre Jean Claude Duvalier pour crimes contre l’humanité va à l’encontre de l’obligation internationale qu’a Haïti de juger ces crimes, déclare Human Rights Watch dans un communiqué.
Le juge a rendu sa décision le 30 janvier. Des informations relayées par la presse font savoir que Jean Claude Duvalier ne sera poursuivi que pour les crimes économiques dont il est accusé. Le dictateur a pourtant été aussi accusé de crimes contre l’humanité.

Selon Human Rights Watch une telle décision « va renforcer la culture de l’impunité en Haïti en niant le droit à la justice des milliers de victimes de Duvalier ». L’organisation dit espérer que les victimes feront appel.
Il s’agit également du souhait de Amnesty International qui s’engage à apporter son aide à toute demande d’appel.

« La conclusion de la parodie d’enquête sur Duvalier est une honte et va consolider davantage l’impunité en Haïti », affirme Javier Zuniga, conseiller spécial de Amnesty, dans un communiqué.

Zuniga déplore qu’ « aucun effort sérieux » n’ai été fait « malgré les multiples plaintes et des preuves abondantes sur les crimes commis et les victimes ». Selon lui, « il est clair que le juge a négligé des preuves inestimables et décidé de ne pas interroger toutes les victimes ».

L’ordonnance de clôture de l’instruction n’a pas encore été rendue publique. Les parties dans l’affaire, avocats de Jean Claude Duvalier et victimes, affirment qu’elles n’ont pas reçu le document.

Jean Claude Duvalier est revenu en Haïti après 25 ans d’exil, le 16 janvier 2011, prétendant vouloir participer à la reconstruction du pays, frappé par un violent séisme en 2010. A plusieurs reprises, il a violé l’assignation à résidence ordonnée par le juge Carvès Jean. 

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