lundi 19 septembre 2011

Devoir de mémoire pour l'oublieux bédié:Détournement et surfacturation,ta marque de fabrique




L’histoire est têtue. Félix Houphouët-Boigny n’avait-il pas chassé Bédié de son gouvernement, le 20 juillet 1977, à cause du détournement des fonds devant servir à la construction des complexes sucriers ? D’où proviennent les milliards de Fcfa qui ont servi à l’effectivité des réalisations pharaoniques à Koukourandoumi et Pepressou, respectivement village natal de son épouse et de Bédié ? Les Ivoiriens attendent les réponses à ces questions. Ils veulent également que Bédié leur disent comment «Servir», l’organisation caritative créée par son épouse, à l’époque, et le “Cercle national Bédié” (son défunt mouvement de soutien) étaient financés quand il était au pouvoir. Ces organisations étaient tellement actives à l’époque que leur essoufflement et inactivité aujourd’hui étonnent le peuple. Bédié avait, par exemple, fait don de 15 millions Fcfa à l’association de son épouse en 1996. Pour sa campagne présidentielle en 1995, Bédié avait bénéficié du soutien financier de «Servir» à hauteur de 117 millions Fcfa. D’où venait cet argent ? Très cher Bédié, expliquez aux Ivoiriens comment votre fils Patrick s’est arrangé pour avoir le monopole de l’importation du riz. Les électeurs voudraient également savoir ce qui s’est passé à propos du détournement des 18 milliards de l’Union européenne. Concernant ce détournement portant sur les 18 milliards Fcfa, un audit réalisé en novembre et décembre 1998 par le cabinet 2AC (Associés Audit et Conseil) sur deux programmes d’appui (1995 et 1997) d’un financement de 30 milliards Fcfa, avait relevé des irrégularités dans la conduite des Pin (Programmes indicatifs nationaux). Les auditeurs ont découvert en juin 1999, des surfacturations inimaginables, constatées au ministère de la Santé dirigé par Maurice Kakou Guikahué, actuel Sg adjoint du Pdci. Exemples de cette surfacturation, des pèse-bébés à lecture directe de 20.203 Fcfa ont été facturés à 1.290.000 Fcfa l’unité. Quand une boîte à pansement de 30.000 Fcfa était surfacturée à 376.000 Fcfa. Face à la colère des bailleurs de fonds relativement à ce détournement, Bédié avait eu le toupet de traiter les experts du Fmi de «petits commis». Trois mois avant la révélation de ce scandale, le Fmi avait produit un aide-mémoire très critique sur la gestion de la filière café - cacao. Et ce rapport avait amené le Fmi à suspendre les versements au titre de la deuxième année du Plan d’ajustement structurel (1998-2000). Comme le Fmi, la Commission de Bruxelles avait aussi suspendu ses décaissements de 11 milliards Fcfa de son programme d’appui à l’ajustement structurel pour l’année 1998 et avait déclaré la Côte d’Ivoire éligible à aucune autre allocation. Ces scandales ont mis fin aux relations entre la Côte d’Ivoire et les institutions financières internationales jusqu’à l’avènement du coup d’Etat. Ce scandale n’est d’ailleurs pas unique. Sous Henri Konan Bédié, avec la complicité de Roger Nasra, Julien Bouadou Eba, alors Dg du Trésor et de la Comptabilité publique, Mme Touré Coulibaly Youma, à l’époque sous-directeur du Budget et des Comptes et Sylvère Kouadio Kakou, commis du Trésor à l’Agence comptable centrale des dépenses publiques, ont soutiré plus d’un milliard Fcfa au Trésor. Ces secrets nauséabonds, Bédié n’ose pas les évoquer aujourd’hui.

Y. Gbané

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