jeudi 11 août 2011

Michel Martelly souffre du syndrome du chanteur vedette, dixit Himmler Rébu



Haïti: Le résident de la République doit développer sa capacité à écouter les autres, croit dur comme fer le coordonnateur du GREH Himmler Rébu intervenant ce lundi à Panel Magik sur le 100.9. Selon l'ancien colonel, le chef de l'Etat souffre de ce qu'il appelle le syndrome du « chanteur vedette ». « En tant qu'ancien chanteur, il est un dominateur naturel. Il n'a pas l'habitude de discuter avec d'autres. Sur scène, c'est lui qui donne les ordres à son orchestre et décide les choses à sa manière. Venu pour l'apprécier, le public n'a rien d'autre à faire que de l'écouter chanter », caricature Himmler Rebu qui croit que c'est compréhensible le fait que le président tend à avoir encore aujourd'hui ce même reflexe. Une attitude qui pourtant, selon lui, se révèle incompatible au statut du chef de l'Etat.

« La première qualité d'un président de la République est sa prédisposition à écouter les autres. Peu importe si ce qu'on lui dit lui plait ou pas », explique Himmler Rebu voyant dans l'adoption de cette attitude par le chef de l'Exécutif un élément fondamental qui lui aurait permis de jauger et d'harmoniser en permanence les angles. D'ailleurs, a-t-il poursuivi, on ne plus diriger selon une approche totalitariste.

Michel Martelly a besoin de conseils, pense le leader du GREH. L'ancien colonel qui se dit prêt à travailler comme conseiller du chef de l'Etat propose à ce dernier de créer ce qu'il appelle un plan stratégique qui aura pour mission de planifier les stratégies d'intervention du président de la République dans différents domaines. Cette équipe, précise l'ancien haut gradé des forces Armées d'Haïti, devra être constitué d'idéologues, de personnalités qui n'ont aucune aspiration politique et qui sont plutôt avancées en âge.

Personne ne souhaite l'échec du président

« Aucun secteur en Haïti ne souhaite l'échec de Michel Martelly. Même pas le groupe des seize sénateurs qui ont voté contre la désignation de Bernard Gousse comme Premier ministre », a fait savoir Himmler. Au contraire, ajoute l'analyste politique , ces parlementaires souhaiteraient bien accompagner le chef de l'Etat mais pas au profit des intérêts de ce dernier et au détriment des leurs. Himmler Rébu réaffirme sa position en faveur de véritables négociations entre le président et les parlementaires majoritaires en vue d'un partage des responsabilités.
Pourquoi un seul secteur devrait-il occuper tous les postes de l'Etat, se demande le colonel. Le partage des responsabilités, soutient Himmler Rebu, devra dans un sens atténuer les luttes entre l'exécutif et le Parlement, mais dans un autre créer un esprit de compétition entre les différents partis occupant les postes de l'Etat qui se verront dans l'obligation de donner des résultats positifs.

Selon Himmler Rébu, la plus grande responsabilité dans la réalisation des négociations est du côté du chef de l'Etat. « Ce dernier doit se dépouiller de son orgueil et de l'illusion d'être populaire. Une popularité qu'il peut perdre à n'importe quel moment », fait aussi remarquer l'auteur de l'ouvrage « Michel Martelly : Le défi ».

Il n'y aura pas de boucs émissaires
Ce serait un très mauvais calcul de la part du chef de l'Etat de croire qu'il pourra mettre sur le dos des parlementaires la responsabilité de la non réalisation de sa promesse de campagne ayant rapport à la gratuité de l'éducation. « Les parlementaires n'avaient rien promis du genre. C'est au chef de l'Etat que la population s'en prendra », prévient Himmler Rébu qui toutefois ne s'attend pas à un soulèvement immédiat. Ce qu'il considère comme une véritable chance liée au fait que le chef de l'Etat vient à peine de prendre les rennes du pouvoir.

Les choses pourront se gâter avec la rentrée scolaire de septembre 2012 si rien n'est fait, laisse croire le coordonnateur du GREH qui recommande au bureau de communication de la présidence d'enclencher une campagne de sensibilisation en vue de désamorcer cette prévision. Himmler Rebu propose aussi au chef de l'Etat d'entreprendre certaines initiatives comme la subvention de la rentrée scolaire de cette année.

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