vendredi 15 juillet 2011

PAR AIR, TERRE ET MER : BRISONS LE BLOCUS DE GAZA !

Les gouvernements européens concourent à la politique colonisatrice et criminelle du gouvernement israélien, comme l’ont démontré les blocages de la Flottille pour Gaza en Grèce ou les arrestations de militantEs dans les aéroports européens.
La défense inconditionnelle d’Israël par le gouvernement français s’exprime ouvertement depuis plusieurs mois. À la fin de l’année 2008, en acceptant l’élargissement des accords commerciaux entre l’Union européenne (UE) et Israël, il donnait de fait le feu vert à l’attaque meurtrière contre Gaza, qui se solda par plus de 1 400 morts, la destruction de centaines d’habitations. Cette agression militaire fut dénoncée comme un crime de guerre voire un crime contre l’humanité par le rapport Goldstone adopté par l’ONU.

Devant l’ampleur et le dynamisme de la campagne Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS) contre Israël, mené par un large réseau d’habitants et d’associations en France, le gouvernement Sarkozy-Fillon tente de criminaliser le mouvement en renvoyant devant les tribunaux des dizaines de militantes et militants. Celles et ceux qui luttent contre les crimes israéliens sont traitéEs comme des criminelLEs. Par deux fois les tribunaux les ont relaxéEs, prouvant s’il en était besoin que les déclarations et attaques gouvernementales ne reposent que sur une orientation politique de soutien à Israël, les juges ayant contredit leurs allégations juridiques.

Face au blocus de Gaza, aucune initiative gouvernementale concrète, seulement des paroles vaines récitées au vent et au moulin à prière : demande de la levée du blocus de Gaza, mais déclarations incessantes renvoyant dos à dos la victime et le criminel, sans jamais sanctionner celui-ci.

Lorsque la société civile décide d’agir pour mettre fin à la souffrance du peuple de Gaza, pour rompre ce blocus illégal, moralement, politiquement et humainement, et mène une large campagne populaire « un Bateau français pour Gaza », mobilisant des milliers d’habitants à travers plus de 1 500 initiatives, le quai d’Orsay se déchaîne. 

Les déclarations d’Alain Juppé sont menaçantes, en lieu et place d’enjoindre Israël de ne pas commettre de violence vis-à-vis des militantEs, il décourage les participants d’embarquer, refusant cet acte de solidarité, mais reconnaissant de facto la barbarie des soldats israéliens (neuf morts lors de la première flottille) puisque lui-même reconnaît le danger physique pour les passagers.

À l’heure où ces lignes sont écrites, la flottille vit toujours, celles et ceux qui sont sur le bateau, à terre et sont partie intégrante de cette initiative, sont déterminéEs à poursuivre et réussir l’arrivée du Dignité Al Karama au port de Gaza.
Depuis Oslo, pour aller en Cisjordanie, il y a deux solutions : mentir en disant que l’on se rend en Israël, préparer un faux argumentaire à présenter aux douaniers israéliens en faisant bien attention qu’il n’y ait pas de faille, ou bien construire avec des collectivités locales ou de grandes ONG une mission « humanitaire ». C’est cette réalité insupportable que les participants ont dénoncé avec l’initiative Bienvenue la Palestine. Cette fois les militantEs avaient décidé de déclarer qu’ils se rendaient en Palestine.
Sur injonction de l’occupant israélien, les compagnies aériennes européennes ont refusé la montée dans les avions aux participants de cette initiative qui voulaient se rendre en Cisjordanie via le passage obligé israélien, puisqu’Israël contrôle les voies d’accès à la Cisjordanie, tel que l’aéroport Ben-Gourion de Tel Aviv. Non ce n’est pas de la fiction ! Israël ordonne aux compagnies aériennes européennes, celles-ci s’exécutent.

Face à la colère lors du sit-in à Roissy et de la manifestation spontanée à Paris, la flicaille française, sur ordre de Guéant, a gazé, matraqué, embarqué, tant à l’aéroport Charles-de-Gaulle que dans la rue, nos camarades solidaires du peuple palestinien.

Un peu plus de 100 participants ont pu passer à travers les mailles du filet tendu en France et en Europe, mais une fois arrivés à Tel Aviv, ils ont été maltraités par les soldats et conduits en prison. Aucune condamnation, aucun communiqué du Quai d’Orsay, aucun rappel de la liberté de circulation des êtres humains, silence complice du ministère des Affaires étrangères. On peut imaginer les félicitations réciproques entre les officiers français et israéliens lors de leur rencontres ainsi qu’entre le gouvernement français et israélien qui se glorifient des accords sécuritaires passés. Gaza est sous blocus, l’ouverture de Rafah (avec l’Égypte) ne concerne pas les étrangers, sauf cas très exceptionnel et particulier. La droite française, collaboratrice d’Israël, peut compter sur le silence du PS pour toujours absoudre l’État criminel.
La solidarité pour la justice et l’autodétermination du peuple palestinien est bien de la responsabilité des peuples. Des initiatives comme Bienvenue la Palestine et la Flottille de la liberté continueront et se répèteront, car leur violence d’État ne nous fera pas renoncer.
Plus que jamais, la campagne BDS constitue un axe central d’action pour le mouvement de solidarité. Boycott des produits israéliens, boycott de toutes les institutions qu’elles soient culturelles, sportives ou universitaires, boycott par les collectivités territoriales de toutes les entreprises qui coopèrent avec Israël.
C’est la tâche à laquelle le NPA s’emploiera dans la plus grande unité des organisations et des habitants en France.
Marc Prunier, 11 juillet 2011

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