vendredi 29 juillet 2011

Conférence des donateurs à Nairobi : la conférence qui fait « pschiiitt »



Au cours des derniers jours, le gouvernement français, et en particulier le ministre de l’agriculture Bruno Le Maire, a déployé une activité diplomatique intense pour répondre à la crise alimentaire dans la corne de l’Afrique. Après un déplacement dans l’une des régions les plus touchées par la crise et la convocation d’une réunion extraordinaire de la FAO, la France annonçait depuis plusieurs jours une importante conférence des donateurs aujourd’hui à Nairobi.  Problème : cette conférence n’existe pas.
Pour Jean-Cyril Dagorn, d’Oxfam France :
« L’activité diplomatique déployée par le France ces derniers jours n’est elle qu’un écran de fumée pour cacher la faiblesse de ses engagements financiers ?  Voilà des jours que le gouvernement français repousse systématiquement toute promesse de dons supplémentaires, en mettant en avant une conférence des donateurs, censée se tenir aujourd’hui à Nairobi. Tout le monde en parle désormais. Mais aucune conférence des donateurs n’est pour l’instant planifiée, et encore moins aujourd’hui à Nairobi. Seule une réunion de routine des Nations unies est programmée. »
« De fait la France n’a pas encore mis la main à la poche pour répondre aux besoins les plus urgents : quand le gouvernement français annonce dix millions d’euros pour la crise, seule la moitié constitue en réalité un nouvel apport, cinq millions représentant des sommes déjà budgétées et affectées depuis bientôt deux mois.  Les cinq millions d’euros additionnels de la France sont particulièrement faibles comparés à ce que de nombreux autres pays ont engagé. L’Australie, dont le PIB représente un tiers de celui de la France, a déjà mis près de 10 fois plus sur la table. »
  
« Après un déplacement à Dadaab, où Bruno Le Maire à pu constater la réalité de cette crise et l’urgence de sauver des vies, la France ne peut pas se permettre de rester en retrait de l’appel financier des Nations unies. Alors même que la France est à la présidence du G20, le gouvernement doit honorer des engagements financiers à la hauteur de son poids économique et politique. »

Oxfam France rappelle que malgré son engagement diplomatique bienvenu et l’accent mis sur les réponses de long terme et le rôle du G20, les avancées sont sur ce plan également très limitées. Rien de concret n’a encore été proposé par le G20, ou même la France, en termes de soutien direct à la petite agriculture et aux éleveurs pour augmenter la production alimentaire locale.

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