jeudi 2 juin 2011

Une nouvelle identité culturelle pour L'Afrique


L'Afrique secouée par la vague des « démocraties importées », envahie par le démon pouvoiriste de certains de ses hommes politiques ou armés, a déjà trop négligé les blessures béantes de sa nuisible balkanisation quand bien même elle se cherche aujourd'hui et semble sortir à petits pas de sa léthargie. Sa retrouvaille qui exige beaucoup d'efforts et de sacrifices dans le temps et dans l'espace, risque d'être hypothéquée si elle ne s'arme pas d'un réalisme vigilant concret, car l'étau de la domination du capital étranger se referme chaque jour plus systématiquement et mieux élaboré. Dans notre vieux continent, hier violé et balkanisé aujourd'hui pour être mieux conditionné, s'allument actuellement des foyers de tensions meurtrières où périssent hommes, femmes et enfants, des vieillards innocents et sans défense. Il s'y ajoute le sinistre spectre de la maladie incurable du Sida alliée au trafic de plus en plus inquiétant de la drogue qui viennent aggraver ses besoins urgents de sécurité sanitaire, au risque d'annihiler l'existence d'une partie importante de sa jeunesse, dont elle a pourtant besoin pour impulser un nécessaire développement économique endogène, durable.

Etrange situation qui remémore douloureusement les gémissements de Gorée, les longues files enchaînées, l'esclavage plus terrible que la mort, aux travaux forcés sous la chicotte des colons. Mais aussi la fierté de ceux qui n'ont jamais voulu plier, ni se soumettre, ni se vendre. L'Afrique doit, sans tarder davantage, sortir de cette situation dramatique de dépendance et de misère pour pouvoir, demain, se présenter au concert futur des nations du monde, en partenaire valablement considéré et respecté parce qu'unie et forte parlant le langage de ses propres valeurs, mais ouverte à l'universel. De ce rêve sans doute ambitieux aujourd'hui, mais somme toute réalisable dans le temps et l'espace, à l'exemple des grandes nations actuelles, dépend la survie de notre continent et celle de la jeunesse qui ne doit plus demeurer inconsciemment dans l'espoir illusoire d'un développement possible de nos micro-Etats, encore sous perfusion du capital et de culture étrangère. Forte de l'enseignement de 1’histoire et l'expérience des anciens, elle a le devoir de se rendre compte objectivement et dès maintenant que l'Afrique de demain ne se fera que par les Africains eux-mêmes ; mais avec l'engagement déterminant d'une jeunesse africaine consciente, retrouvée, organisée en conséquence, unie et disciplinée, jalouse de son identité culturelle, de sa dignité et fidèlement amoureuse du travail, de la liberté et de la paix.

Partageant à cet égard les inquiétudes de M. Okombi Donacien, alors secrétaire permanent, à Dakar, du comité africain du Conseil mondial de la paix, la ‘Noix de cola’ soutient avec lui : ‘Aujourd'hui, les perspectives de l'Afrique noire sont sombres, bien sombres. Les structures économiques, politiques et culturelles ne répondant pas de son identité, aussi importe-t-il qu'elle en bâtisse une nouvelle.’

En conséquence, la seule voie pour mettre fin à l'extraversion (politique, économique et culturelle) que le continent connaît aujourd'hui, c'est la remise en cause de la culture. L'admiration béate ou le rejet systématique de cette dernière, c'est la manière la plus sûre de perpétuer sa misère. Il faut que l'Afrique se donne les moyens de son indépendance réelle ; ceux-ci par l'unité réelle du continent, la conquête, l'usage des sciences, technique, moderne, dans la paix, la non violence et la concorde, car tant que l'Afrique ne se donne pas une nouvelle identité, elle ne pourra être à la hauteur des espérances légitimes des peuples du continent. Cadre idéal de réflexion et d'action culturelle au service de la recherche d'une nouvelle identité africaine, ‘Noix de cola’, symbole de la réconciliation et de la téranga africaine, ouvre ses portes à tous ceux, convaincus des mêmes idéaux de lutte dans l'unité, le travail, la paix et la non-violence. Paix au Sénégal, paix en Afrique et paix dans le monde.


El Hadji Ibrahima DIENG Président national de la ‘Noix de cola’ Louga

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