mercredi 15 septembre 2010

Prostitution : Femmes en esclavage

Sur les marchés de l’Est européen, des femmes sont considérées comme des objets soumis à la loi de l’offre et de la demande. Battues, torturées, humiliées, elles enrichissent les réseaux du crime organisé courageusement dénoncés par une journaliste serbe.

Pendant qu’on polémique en France sur les traites négrières, fort heureusement disparues, les marchands d’esclaves prospèrent sur le continent européen et placent leur marchandise humaine sur les trottoirs, dans les bars et autres lieux de plaisirs tarifés.

Depuis l’éclatement du bloc soviétique, le commerce des femmes contraintes de se prostituer a pris une ampleur inouïe. On estime que, ces dix dernières années, deux cent mille femmes du sud-est européen ont été victimes de la traite ; cette activité engendre des profits considérables qui sont réinvestis dans d’autres secteurs de l’économie mafieuse de marché.

Bien entendu, nul n’ignore l’ampleur du phénomène et la condition épouvantable de ces jeunes femmes qui ont été parfois enlevées, souvent trompées par une offre d’emploi alléchante et qui se retrouvent entre les mains de truands qui les frappent, les violent et les torturent pour obtenir une totale soumission.

En France, le traitement médiatique du scandale fait trop souvent la part belle au voyeurisme, les services de police manquent de moyens et les dirigeants politiques mettent en œuvre des dispositifs légaux qui visent avant tout les étrangères. Poussées vers la clandestinité, les prostituées courent encore plus de dangers et sont encore plus menacées. Mais, dans les grandes villes, les apparences sont sauves et un discours compassionnel assorti de quelques condamnations morales accompagnent les mesures répressives.

Jelena Bjelica détruit l’hypocrisie des paroles et des actes et balaie la masse des clichés salaces. D’abord publié en Serbie, son livre (1) est celui d’une journaliste courageuse - on risque gros dans une enquête de ce genre - qui décrit avec précision les marchés aux femmes de Tchéquie et des Balkans, les méthodes des trafiquants internationaux, les supplices infligés à leurs esclaves, les réseaux dans lesquels la chair humaine est mise en circulation, et recyclée lors des opérations de revente. Les prix des femmes sont indiqués, ainsi que les tarifs des services proposés et la plus-value réalisée sur chaque passe par le proxénète. En ce domaine, l’économie de marché fondée sur une conception strictement utilitariste fonctionne à merveille…

Ce n’est pas tout. Jelena Bjelica ne se contente pas de décrire. Elle dénonce, preuves à l’appui, les nombreux complices des esclavagistes contemporains : dans divers pays de l’Est européen, des magistrats, des policiers, des dirigeants politiques participent à l’organisation du trafic, couvrent les opérations, touchent des dividendes, prennent part aux orgies avec les truands. C’est dire que les prostituées qui s’échappent et ceux qui les protègent ne sont nulle part en sécurité. Quant à l’implication des autorités dans la traite, le cas du Monténégro est examiné dans le détail.

Que faire ? D’abord briser l’image romanesque de la prostituée et montrer que les États ont à lutter contre une forme mondialisée de l’esclavage de masse qui frappe les femmes et les enfants : le livre de Jelena Bjelica est à diffuser selon cet objectif.

Il faut aussi reconsidérer les législations nationales et coordonner plus efficacement l’action internationale et, sur ce point encore, la journaliste serbe donne matière à réflexion. Il faut durcir la lutte policière et judiciaire contre les mafias mais sans criminaliser la prostitution : les prostituées contraintes ne sont pas du gibier que l’on pourchasse, mais des esclaves qui sont à libérer et à protéger. Tâche difficile, coûteuse, mais indispensable, que les pouvoirs publics - faisons un rêve - se devraient d’entreprendre au plus vite.

***
(1) Jelena Bjelica, « Prostitution : l’esclavage des filles de l’Est », Paris-Méditerranée et Le Courrier des Balkans, 2005.

N.B. Le livre est publié avec le concours de la Fondation Roi Baudouin et le soutien de la Direction de la coopération et du développement de la Suisse. Il est regrettable que les pouvoirs publics français n’aient pas soutenu cet ouvrage salutaire.

Article publié dans le numéro 871 de « Royaliste » - 2005.

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mardi 14 septembre 2010

Françafrique


28 septembre 2010 : 52e Anniversaire du « NON » à la Françafrique
Grande Manifestation Africaine Internationale
FRANCE : Sit-in devant l’Assemblée Nationale - 17 H 00 à 19 H 30,
Place du Palais Bourbon, Paris 7e (Métro Assemblée Nationale ou Invalides) –  contact : 06 03 59 82 46
Un mémorandum sur les Relations de l’Afrique avec la France sera prononcé à l’issue de la manifestation.
 « Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, l'accomplir ou la trahir » (Frantz Fanon)
28 septembre 1958 : le jour où des Africains ont dit « NON » à la Françafrique
A l’occasion du 52e anniversaire du référendum par lequel le peuple africain de Guinée a dit « Non » à de Gaulle et à son désir d’une Communauté dans laquelle les nations africaines sous joug français resteraient politiquement, culturellement et économiquement tributaires de la France, des Africains et amis de l’Afrique organisent le 28 septembre 2010, devant les ambassades de France dans le monde et devant l’Assemblée Nationale à Paris, une grande manifestation internationale qui se déroulera simultanément dans plusieurs pays, dont les Etats-Unis, la France, la Belgique, l’Allemagne, la Suisse, l’Angleterre, la Côte d’Ivoire, le Togo, le Canada, Djibouti, Malaysie, etc.
Le 28 septembre 2010, donc, les Africains et Amis de l’Afrique disent « NON ».
NON au maintien du colonialisme français déguisé en Afrique, NON aux « accords de défense » de la Françafrique, NON à l’armée française et à ses bases en Afrique, NON aux parodies électorales de la Françafrique, NON aux emprisonnements politiques, aux assassinats et aux génocides orchestrés par la Françafrique, NON au pillage de l’Afrique, NON au mensonge et à la manipulation de l’information, NON au révisionnisme de l’Histoire africaine et à toute tentative de justification de la colonisation , NON à l’Aide au Développement empoisonnée, NON …
« NON » parce que jamais la Françafrique n’a été aussi arrogante, aussi avilissante et aussi résurgente que depuis l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République française. Ses prédécesseurs à l’Elysée n’avaient certainement pas plus de considération pour l’Homme africain, mais son ignorance et son mépris pour les peuples de notre continent sont les plus flagrants et les plus dangereux. Nous ne voulons plus de cette Françafrique «décomplexée » qui meurtrit nos peuples en toute impunité en complicité les mafias installées au pouvoir.
« NON » parce que, entre les assassinats et les exactions contre les patriotes africains défenseurs des intérêts des peuples et inscrits dans la voie tracée par les leaders comme Patrice Lumumba, Sylvanus Olympio, Thomas Sankara, Ruben Um Nyobe, et bien d’autres, tous également assassinés ; les crimes économiques qui, de Elf à Total en passant par Areva, ont appauvri et détroussé le continent ; les exactions contre les peuples et les guerres déstabilisatrices comme en Algérie, dans les deux Congo, au Tchad ou en Côte d’Ivoire ; la fabrication de régimes despotiques dont la dernière trouvaille est désormais d’assurer une succession dynastique de tels régimes de père en fils, comme expérimenté récemment au Gabon et au Togo, l’Afrique n’en peut plus.
Prenant également note des encouragements de Barack Obama au mois d’août 2010 demandant aux Africains, particulièrement la jeunesse africaine, de prendre ses responsabilités devant l’histoire pour la liberté, la démocratie et le progrès, les Africains que nous sommes avons décidé de ne plus subir la Françafrique.
Nous invitons vivement les organisations et militants africains et tous les défenseurs de cette cause à se joindre à l’initiative et à se porter volontaires pour organiser, dans leurs pays de résidence, cette manifestation unitaire et simultanée d’Africains décidés à opérer la rupture et à poser des actes concrets en vue de l’affirmation immédiate des souverainetés africaines.
En ce début du 21e siècle, à l’heure d’une nouvelle phase de grandes manoeuvres géopolitiques, la mission incontournable de notre génération est de libérer l’Afrique du néocolonialisme afin d’ouvrir des perspectives d’espérance pour le continent et pour un monde de paix dans lequel l’Afrique trouvera enfin son épanouissement.
Le 28 septembre 2010, 52 ans après la Guinée, relançons ensemble le « NON » de la rupture avec le colonialisme.
* * *
Pour tous les détails concernant  le lieu et l’heure de la manifestation de même que la liste des  organisateurs : Visitez le Blog  http://afromanif.blogspot.com

Liste des Responsables nationaux
(liste non exhaustive)
France : Kofi Alouda
Tel : +33-6-03-59-8246    

Suisse : Jean-Paul Oumolou
Tel : +41-78-314-6903       

Belgique : Hughes SEUMO
Tel : +32-485-39-58-85
Email : seumo@camer.be

Allemagne : Nestor Zinsou
Tel: +49-921-74-12876       

Angleterre : Curtis Bezauna Mabicka
Tel : +44-20-3004-9649     

Etats-Unis : Jean-Marie Kokou Abi
Tel : +1 865-609-2012       

Canada:  Bourhan Mohammed Ali
Tel: +1-613-680-5017       

Togo: Jean Pierre Atale
Tel: +228-995-20-14             

Coordonnatrice générale : Farida Nabourema
Tel : +1-240-550-0665       

Pour le comité d’organisation en FRANCE et la liste des organisations participantes, voir ci-après  =>
Comité d’organisation en France
 
(liste évolutive)

Kofi Alouda (dispora Togolaise)                                           kofialouda@gmail.com              33 6 03 59 82 46
Jean- Aimé Mouketou (diaspora Gabonaise)                 jamouketou@yahoo.fr             33 6 84 23 08 22
Dominique Annie Mouckagni (diaspora Gabonaise)                 mouckdom@yahoo.fr
Balaam Faustin Facho (diaspora Tchadienne)                 facho_balaam@yahoo.fr
Ardiouma Sirima  (diaspora Burkinabé)                               ardiou@yahoo.fr
Raymond Ayivi (diaspora Togolaise)                                raymondayivi@yahoo.fr
Antoine Randolph (diaspora Togolaise)                                atirand@voila.fr         
Tassindja Kezire (diaspora Togolaise)                              
Mustapha Abdou-Raouf (diaspora Comorienne)               mustapha.ar@gmail.com
Benjamin Moutsila (diaspora de Congo-Brazza)                        manalilian@wanadoo.fr
Christian Manckassa  (diaspora de Congo-Brazza)                        claudemanka@yahoo.fr
Mathieu Cichoki (diaspora Togolaise)                               latevi20@yahoo.fr                
Darnace Bessané (Diaspora Tchadienne)                             dbessane@aol.com
Jean-Baptiste Mpéle-Bodiong (diaspora Camerounaise)            axenordsud@yahoo.fr
Raharimbahoaka Andriahobijaona (diaspora Malgache)            dahoby@gmail.com    
…. (liste ouverte)

Organisations participantes en France
(liste évolutive)
               
§         Association pour la Défenses des Intérêts du Peuple (ADIP, France/Togo)
§         Collectif des Associations et des Amis des Comores (CAAC-Comores, France/Iles Comores)
§         Collectif de France Affaire Norbert ZONGO (COFANZO, France/Burkina Fasso)
§         Diaspora Gabonaise Unie (DIAGAU, France/Gabon)
§         La Plateforme Panafricaine (France/International)
§         Mouvement du 4 mars pour la libération du Togo (MoLiTo, France/Togo)
§         Peuples Observateurs (France/International)
§         Rassemblement National pour la démocratie et le Panafricanisme (RNDP, France/Togo)
§         Rassemblement National Républicain (RNR, France/Tchad)
§         Fédération des Congolais de la Diaspora (FCD, France/Congo-Brazza)
§         Collectif Toussaint Louverture (France/International)
§         Togo Futur (France/Togo)
§         Gasy Tia Tanindrazana (GTT, France/Madagascar)
§         … (liste ouverte)

lundi 13 septembre 2010

Roms : "sortir l’Europe de la politique de la honte"

Tribune co-signée de Victor Bostinaru, Ivailo Kalfin et Catherine Trautmann, présidents des délégations socialistes roumaine, bulgare et française au Parlement européen.

"Nicolas Sarkozy a, au cours de l’été, engagé une politique d’expulsion systématique et sans précédent des populations roms en France. En droit français, il s’agit d’une réforme de la loi sur l’immigration pour faciliter la reconduite à la frontière des étrangers en situation irrégulière, y compris, dans certaines circonstances particulières, de ressortissants de l’Union européenne (UE). Visant directement la communauté rom, la mesure s’appliquerait en cas de "menace pour l’ordre public, en l’absence durable de moyens de subsistance ou d’abus du droit à la libre circulation".

A ce jour, plus d’un millier de Roms ont été reconduits dans leur pays. Mettons-nous d’accord sur les faits. Selon le gouvernement, il n’est pas approprié de parler d’"expulsions" ; les départs seraient "volontaires", assortis d’une indemnité, versée par l’Etat, de 300 euros par adulte et 100 euros par enfant. En réalité, en tant que citoyens de l’UE depuis 2007, les Roms roumains et bulgares jouissent de la liberté de circulation et du droit au séjour sur le territoire des Etats membres.

Sous statut différencié, cependant. Ils disposent de la liberté de circulation, soit, mais pas de celle de travailler : les dispositions transitoires de Schengen les obligent à obtenir un titre de séjour, puis une autorisation pour pouvoir exercer une activité professionnelle - parmi une liste de 152 métiers -, moyennant le paiement d’une taxe par l’employeur. Dans les faits, donc, après trois mois passés en France sans domicile ni sources de revenus, ils sont juridiquement dans l’illégalité et deviennent expulsables. De surcroît, selon certains témoignages parus dans la presse, il n’est pas rare que les policiers effectuant l’évacuation des camps omettent de mentionner le caractère "volontaire" du retour.

Les réactions ne se sont pas fait attendre : condamnation de la communauté internationale, réprobation à l’ONU, au Conseil de l’Europe, et même rappel à l’ordre du pape Benoît XVI... Plus récemment, on a assisté à des manifestations de protestation de Roms à Bucarest, à Sofia et en Macédoine contre la politique d’expulsion du gouvernement français.

Le Parlement européen a adopté, le 9 septembre, une résolution condamnant l’attitude du gouvernement français. Seule la Commission européenne reste en retrait. Alors que les analystes s’attachent à démontrer qu’il s’agit là d’une violation manifeste du droit communautaire, José Manuel Barroso a décidé de ne pas publier une analyse de la politique française à l’égard de cette communauté, estimant qu’il n’y avait "aucun intérêt pour les deux parties à créer une controverse sur cette question".

Pour nous, parlementaires européens, l’instrumentalisation de la situation de ces populations est inadmissible. Nous connaissons le recours systématique de Nicolas Sarkozy aux amalgames douteux et à la stigmatisation d’une communauté pour en faire le bouc émissaire des maux auxquels il ne parvient pas à trouver une solution durable. En temps de campagne présidentielle, c’est l’approche que privilégie la droite française pour orienter les débats.

Nous attendons en revanche de José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, qu’il puisse répondre à des questions politiques concrètes : la légalité de l’opération française au regard du droit communautaire et des solutions législatives européennes pour des populations qui se déplacent dans les Etats membres de l’Union. Rien de tout cela ne nous a été présenté lors de la dernière session plénière du Parlement européen.

Ces faits interviennent pourtant dans un contexte de montée du populisme dans plusieurs Etats membres (Pays-Bas, Autriche, Italie, Hongrie ou Belgique, notamment). L’Europe, dans son ensemble, joue sa crédibilité dans cette funeste affaire. Notre groupe politique a, pour dénoncer les infractions de la France, constamment fait référence à la directive 38/2004 relative aux droits des citoyens européens de se déplacer librement sur le territoire de l’UE. On peut ajouter que le fait d’obliger les expulsés à donner leurs empreintes digitales, comme l’indiquent certains rapports, constituerait une nouvelle infraction, en particulier à l’article 21.1 et 2 de la charte des droits fondamentaux de l’UE et aux directives 38/2004 et 43/2000.

Puis vient la question éthique, la question, essentielle à nos yeux, du sens politique de la construction européenne dans la solidarité. Accepter une telle politique abîmerait durablement l’identité de l’Europe en tant que " communauté de valeurs", comme la définit la Charte des droits fondamentaux. L’Union, par son caractère hétérogène et transnational, interdit toute discrimination fondée sur l’origine ethnique ou la nationalité comme principe fondamental. C’est pourtant sur ces valeurs que se retrouvaient en cohérence le droit communautaire et la Constitution française.

Cette même France, pourtant, qui a été condamnée en juin par le Conseil de l’Europe pour violation de l’article 31 de la Charte sociale européenne à cause de l’insuffisance du nombre d’aires d’accueil pour les gens du voyage, des mauvaises conditions de vie et d’accès au logement qui leur sont réservées. Ni le droit français ni le droit européen ne sont donc plus des références normatives.

L’absence de réponse européenne coordonnée est injuste : elle laisse seuls des Etats membres qui ont adhéré en 2004 et 2007 face à un phénomène européen qui concerne des populations présentes sur le sol de notre continent depuis des siècles. Aider les Roms, ce n’est pas les accompagner à la frontière, c’est créer les conditions de leur socialisation.

Rappelons-le : le premier problème auquel ils doivent faire face, c’est la pauvreté. Or, avec cette mesure, le gouvernement français ne s’attaque pas "à la pauvreté, il s’attaque aux pauvres", pour reprendre les termes que György Spiró, célèbre écrivain hongrois, avait choisis pour qualifier la situation de son pays.

Au moment où l’agenda communautaire nous amène à débattre sur l’état de l’Union, la question des Roms s’impose tristement comme un symbole du risque de délitement européen. Les Européens doivent s’emparer du sujet. Ensemble et vite. Il est grand temps de clamer, comme un camouflet aux populistes, la devise de l’Union : "Unité dans la diversité"."
Tribune publiée dans "Le Monde" édition du 14/09/2010

samedi 4 septembre 2010

Un haut législateur chinois appelle à déployer des efforts collectifs pour assurer la sécurité alimentaire

OTTAWA, 4 septembre (Xinhua) -- Un haut législateur chinois a appelé vendredi à déployer des efforts collectifs pour traiter les questions de sécurité alimentaire, ajoutant que les pays en voie de développement enduraient le choc de la crise alimentaire.

La sécurité alimentaire concerne les économies individuelles et le bien-être des peuples, mais également la paix et la sécurité du monde, a affirmé Jiang Shusheng, vice-président du Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale (APN, le parlement chinois), lors d'un discours prononcé lors de la Conférence des présidents de parlements du G20 tenue à Ottawa.

"Actuellement, la situation de la sécurité alimentaire demeure grave. En raison des conditions économiques et sociales difficiles, les pays en voie de développement sont les plus frappés par la crise financière et économique mondiale", a précisé M. Jiang.

Il a appelé tous les pays à afficher leur volonté politique et à travailler activement et efficacement pour coordonner les politiques et les actions.

M. Jiang a avancé les propositions de la Chine, telles que le développement d'une vision de la sécurité alimentaire avancée par le biais de la coopération gagnant-gagnant, l'approbation d'une stratégie visant à parvenir à la sécurité alimentaire, l'établissement d'un environnement international caractérisé par l'égalité et les bénéfices mutuels, l'établissement d'une structure de gouvernance mondiale juste et raisonnable, et un développement de l'agriculture global et équilibré.

M. Jiang a effectué sa visite à l'invitation du président du Sénat canadien Noël Kinsella. Il doit se rendre en Russie et en Biélorussie pour participer au 6e Forum économique de Baïkal en Russie et visitera la Biélorussie.

En Iran, la journaliste Shiva Nazar-Ahari risque la peine de mort

La journaliste iranienne Shiva Nazar-Ahari risque la peine de mort.
La journaliste iranienne Shiva Nazar-Ahari risque la peine de mort.
International Campaign for human rights in Iran/You Tube
Par RFI
En prison depuis décembre 2009, la journaliste iranienne, connue pour son militantisme en faveur des droits des femmes, Shiva Nazar-Ahari, 26 ans, risque désormais la peine de mort après sa dernière comparution samedi 4 septembre avant le verdict définitif.

« Ennemie de dieu ». C'est l'accusation du tribunal qui menace de mort Shiva Nazar-Ahari conformément à la loi islamique. Plus prosaïquement, la journaliste est aussi accusée de « conspiration contre la sécurité nationale, de propagande contre le régime et de trouble de l'ordre public ».

Pour sa part, Shiva Nazar-Ahari n'a jamais caché sa participation à plusieurs comités de défense des droits de l'homme et surtout à des associations engagées dans la protection des enfants et des femmes.

Aux côtés de la prix Nobel de la paix iranienne Shirin Ebadi, Shiva Nazar-Ahari a d'ailleurs participé au lancement de la campagne intitulée « Un million de signatures » contre la discrimination des femmes dans la République islamique. Un mouvement qui avait cru pouvoir avancer à visage découvert en s'appuyant sur l'aile réformatrice du pouvoir. Mais depuis l'avènement du très radical et très populiste Ahmadinejad la campagne est interdite.

Shiva Nazar-Ahari a connu la prison en 2004. Elle avait à nouveau été arrêtée pendant les manifestations contre la réélection du président Ahmadinejad en juin 2009. Elle a été écrouée en décembre 2009 alors qu'elle se préparait à se rendre aux funérailles du grand ayatollah Ali Montazeri, l' ancien dauphin de l'imam Khomeiny, devenu un symbole de la résistance au pouvoir.
 

Mozambique : retour au calme à Maputo mais les émeutes de la faim gagnent la province


Pour la première fois le 3 septembre, les émeutes contre la vie chère au Mozambique se sont étendues en province notamment à Chimoio, théâtre d'une manifestation durement réprimée. Dans cette ville à 750 km au nord de la capitale, la police a tiré sur des émeutiers faisant six blessés. A Maputo toujours quadrillée par la police, le calme est revenu dans la plupart des quartiers mais le bilan des émeutes s'est alourdi, l’on parle de dix morts et selon le gouvernement, le mouvement a coûté plus de trois millions de dollars à l'économie du pays.
Au troisième jour des violences qui ont fait dix morts et près de 450 blessés, la plupart des quartiers de la banlieue de Maputo sont pacifiés et l'activité a timidement repris le 3 septembre dans la capitale mozambicaine. Les transports en commun ont été rétablis, à l'exception des chiapas, les taxi-collectifs. Les manifestants ont protesté pendant deux jours contre la vie chère. Avec le retour au calme, les habitants cherchent de la nourriture et autres biens de premières nécessités.

Dès les premières heures du jour, les files commencent à se former. Les supermarchés, les boulangeries ou encore les pompes à essence sont assiégées. Antonio Caetano attend dans sa voiture devant la station de la rue Salvador Allende :
« Je n’ai pas mis un pied dehors à cause des grèves, et c’est seulement aujourd’hui que je sors. Ma voiture est à sec. Je suis donc à la pompe pour faire le plein. Quand il y a des grèves, c’est toujours difficile de trouver de l’essence. Ils ont peur d’ouvrir les pompes. Ici j’arriverai à faire le plein, mais sur mon chemin depuis Matola, toutes les pompes étaient fermées. Il n’y en avait pas une d’ouverte. »

A Chimoio, l’un des quartiers qui s’est embrasé pendant les émeutes, c’est électricité qui fait défaut. Une centaine de personnes attendent devant un magasin d’électricité du Mozambique pour acheter du courant.

Jorge Gomes est en colère. Pour lui, ces deux jours de grève n’ont fait que paralyser la ville : « Nous sommes restés deux jours sans électricité. En plus, on ne pouvait rien faire parce que nos propres magasins ont été vandalisés par le peuple. Tous les produits ont été volés. Maintenant il y a des files d’attente énormes, et des produits comme les surgelés sont restés sans froid pendant tout ce temps, et parfois se sont abîmés ».

Pour éviter les pillages, certains supermarchés du centre ville ont fermé leurs portes dès l’après-midi. Dans les banlieues, ceux qui le pouvaient, partaient chercher de la nourriture dans la province de Gaza pour la revendre à Maputo.
source

Il a 18 ans et il va être pendu



Après Sakineh Mohammadi Ashtiani, condamnée à la lapidation pour adultère, l’Iran persiste et signe en condamnant à la pendaison un jeune homme soupçonné d’homosexualité. Les écrivains Philippe Besson et Gilles Leroy publient cet appel, rejoints par Jonathan Littell, Camille Laurens, Dominique Blanc, Alfredo Arias, Chantal Thomas, Arthur Dreyfus, Claude Lanzmann, Viviane Forrester, Marie Ndiaye, Atiq Rahimi, Isabelle Gallimard, Paul Otchakovsky-Laurens, Catherine Cusset, Benoît Legemble, Christophe Girard, André Glucksmann, Caroline Fourest, Alain Jakubowicz, Mathieu Vidard, Valentine Goby, Stéphane Bern, Christophe Hondelatte, Marilù Marini, Colette Kerber, Pascale Kramer, Arnaud Cathrine, Clara Dupont-Monod, Vincent Josse, Bertrand Delanoë.

(Appel publié dans Le Monde daté du 1er septembre 2010)

USA: le recours du condamné à mort Troy Davis rejeté, peu d'espoir en appel


WASHINGTON (AFP) - Le condamné à mort noir américain Troy Davis, enfermé depuis près de 20 ans dans le couloir de la mort, s'est rapproché mardi de son exécution, faute d'avoir convaincu la justice de son innocence et avec peu d'espoir de l'emporter en appel.

Troy Davis, 41 ans, a toujours clamé son innocence et est devenu un symbole international de la lutte contre la peine de mort, soutenu par des personnalités comme Jimmy Carter, le pape Benoît XVI ou l'actrice Susan Sarandon.

Ajoutant à son statut particulier, il a bénéficié fin juin d'une audience exceptionnelle, ordonnée par la Cour suprême, afin qu'un juge examine de nouveaux éléments censés prouver son innocence.

Mais mardi, ce juge de Savannah (Géorgie, sud-est), William Moore, a estimé dans une décision de 174 pages que si "exécuter un innocent serait une violation de la Constitution, M. Davis n'a pas réussi à prouver son innocence".
Troy Davis a été condamné à mort en 1991 pour le meurtre deux ans plus tôt d'un policier blanc, lors d'une bagarre en pleine nuit sur le parking d'un fast-food.

L'arme du crime n'a jamais été retrouvée, aucune empreinte digitale ni trace ADN n'ont pu être relevées sur les lieux. Celui qui était alors âgé de 19 ans a été condamné sur la foi des témoignages de neuf personnes dont sept sont revenues depuis sur leur déclarations.

Le juge Moore a entendu la plupart d'entre elles pendant deux jours d'audience exceptionnelle fin juin à Savannah. Mais pour lui, "si les nouveaux éléments apportés par M. Davis jettent un doute minimum sur sa culpabilité, il s'agit essentiellement d'un écran de fumée".

Il a notamment reproché au condamné de ne pas avoir cité à comparaître un des témoins qui l'avait pointé du doigt à l'époque et qui, selon plusieurs personnes venues déposer à la barre fin juin, a ensuite confessé être le tireur.
La famille de Troy Davis a annoncé qu'elle ferait appel de la décision. "Nous n'allons pas cesser la bataille. Nous avons de quoi faire appel", a annoncé à l'AFP Martina Correia, 43 ans, la soeur aînée de Troy Davis. Elle s'est dite "déçue" mais pas surprise d'une telle décision "de la part d'un juge du même comté que celui où Troy a été condamné".

"Ils se connaissent tous, les juges connaissent le procureur et vice-versa. Ils jouent au golf ensemble", a-t-elle déploré.

Si le condamné peut encore faire appel auprès de la cour d'appel fédérale puis devant la Cour suprême, ses chances d'être un jour reconnu innocent sont devenues minimes, estime cependant Laura Moye, en charge de la peine de mort à Amnesty International USA.

"Le fait qu'il n'ait pas convaincu le juge de son innocence, ça signifie selon moi qu'il sera difficile de trouver un autre moyen dans le cadre judiciaire", explique-t-elle à l'AFP. De fait, l'ordre de la Cour suprême en août 2009 qu'un tribunal fédéral entende les nouveaux témoignages était totalement inédit aux Etats-Unis depuis le rétablissement de la peine de mort en 1976.

"Nous misons sur le comité des grâces de Géorgie", qui peut commuer sa peine en prison à vie sans possibilité de sortie.

Troy Davis a déjà échappé à trois exécutions en un an, dont une quelques heures seulement avant le début de l'injection mortelle. Dans sa décision, le juge Moore rappelle qu'il devait apporter la preuve de son innocence - et pas seulement d'un doute possible sur sa culpabilité.

L'annulation d'une condamnation à mort sur la base de l'innocence est rarissime aux Etats-Unis dans des affaires où il n'y a pas d'ADN.

mercredi 1 septembre 2010

Choqué !

Le chanteur Michel Sardou se dit choqué par l'expulsion des Roms qu'il a jugée "injuste et exagérée". "Je sais qu'il y a des voyous chez les gitans, ça c'est certain. Mais est-ce qu'il n'y en a pas chez les Français, chez les Italiens, chez les Russes, chez les Anglais, chez les Américains ? Il y en a partout. Je trouve cela injuste et exagéré. J'ai souvent assez servi de bouc émissaire pour savoir ce qu'on ressent dans ces cas-là", a lancé le chanteur, en référence à son image de chanteur de droite et aux multiples polémiques déclenchées tout au long de sa carrière par certaines de ses chansons.