samedi 17 avril 2010

Le colonial, le criminel de guerre et la supplétive indigène


Jeudi 15 avril 2010, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, digne représentant du très colonialiste parti socialiste, le président israélien Shimon Pérès, responsable en tant que 1er ministre, de l’invasion du Liban de 1996 et du massacre de 100 civils réfugiés dans un abri du village de Cana et Rachida Dati, maire du 7è arrondissement de la capitale, préposée indigène aux basses œuvres judiciaires de la république sarkozienne, ont inauguré en grandes pompes, l’esplanade Ben Gourion, du nom du fameux criminel de guerre israélien.

Ce dernier, grand organisateur de l’expulsion de 800 000 Palestiniens en 47/48 mais aussi grand pourvoyeur de charniers à Tantura, Lyda et autres villes, comme à Acre, Jaffa ou Haïfa est aussi celui qui très cyniquement pronostiquait et misait sur la disparition des Palestiniens en tant que peuple, amené selon lui, à se perdre progressivement dans les limbes de l’histoire.

Mais loin s’en faut, il n’y a pas que de l’opportunisme dans la décision de Delanoë. Plus qu’une fraternité d’armes, celle établie entre l’Israël de Ben Gourion et la France du socialiste Guy Mollet en 1956, aux fins d’agresser l’Egypte de Nasser, il y a aussi une véritable fascination. Celle que peut éprouver le dirigeant d’un parti, le P.S., pour un maître du genre colonial, qu’il reconnaît comme son inspirateur.

Ainsi, l’un des plus beaux sites de la capitale sera désormais dédié à celui qui a fait le malheur du peuple palestinien. Il s’agit d’une allée en bord de Seine, faisant face au musée du quai Branly, consacré aux arts et civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Amérique et d’Océanie. On ne saurait trouver mieux que la proximité de cette nouvelle mouture du musée des colonies dont d’ailleurs il a hérité d’une grande partie des collections, pour honorer le souvenir abject du fondateur d’une des pires entreprises coloniales européennes. Que Delanoë s’en réjouisse, libre à lui, mais qu’il sache que, politiquement parlant, il devra en assumer toutes les conséquences. Et surtout, pour prétendre faire bonne mesure, pas question que d’ici quinze jours, il nous propose en consolation, une de ses bougnouleries dont il a le secret. Une quelconque impasse des Mille et une nuit ou une possible ruelle de la danse du ventre, un susucre en somme. La question est politique et la promenade Ben Gourion est une infamie irrattrapable qui arrive après tant d’autres. Comme le quasi jumelage de Paris avec Tel Aviv, la place Théodor Herzl ou les festivals culturels franco israéliens. Cependant, par honnêteté, il nous faut évoquer également l’attitude hypocrite des élus d’autres partis de gauche qui, présents en juillet 2008 au Conseil de Paris, lors du vote de la décision de cette inauguration, n’avaient pas jugé bon s’y opposer. Aujourd’hui, afin de racheter leur turpitude, ils poussent des cris d’orfraies et revendiquent, pour contrebalancer, disent ils, la promenade Ben Gourion, une rue Arafat. Qu’ils sachent qu’on ne compense jamais une infamie. Pourrait on compenser l’inauguration d’un boulevard Adolf Hitler par une avenue Jean Moulin, une avenue général Massu par un boulevard Maurice Audin ?

En tout cas, cela indique bien, si besoin était, les limites de la confiance anti coloniale pouvant être accordée à ces partis. Et si nous, nous faisons confiance à la grande crue décennale qui s’annonce pour engloutir sous les eaux, la promenade Ben Gourion, c’est bien sur notre parti anti colonial, le PIR, aux côtés d’autres anticolonialistes conséquents, que nous comptons pour contribuer à refermer définitivement sur le P.S, le couvercle de la poubelle de l’histoire qui déborde de ses déjections.

Youssef Boussoumah, membre du Parti des Indigènes de la République

http://www.indigenes-republique.fr/article.php3?id_article=942

mardi 13 avril 2010

Cinquième commémoration de l’incendie de l’hôtel Paris Opéra : Que fait la justice ?

* Samedi 17 avril 2010 à 15h00 : Rendez-vous devant l’hôtel au 76 rue de Provence Paris 9ème,
o Métro : Chaussée d’Antin ou La Fayette (ligne 9).

Le samedi 17 avril 2010, les victimes de l’incendie de l’hôtel Paris-Opéra (76 rue de Provence - 9ème) appellent à un rassemblement à 15 heures devant l’hôtel. Cette cinquième commémoration est placée sous le signe d’une fédération des différentes familles victimes d’autres sinistres dans les hôtels sociaux et les immeubles insalubres afin de dénoncer la lenteur des procédures judiciaires.

5 ans après le drame de l’hôtel Paris Opéra au cours duquel 11 enfants et 13 adultes ont péri, 2 ans après le dépôt des conclusions des experts et 10 mois après l’audience signifiant la clôture de l’instruction, la justice semble refuser de faire la lumière sur les causes et les responsabilités de ce drame :

* Les manquements graves aux obligations de sécurité,
* La location de chambres sans fenêtre où beaucoup de victimes ont péri
* Le surpeuplement dans les chambres de l’hôtel,
* L’absence de qualification du personnel,
* Les modifications des lieux sans autorisation,
* Les contrôles laxistes des autorités administratives,
* L’encombrement permanent de l’unique escalier.

Beaucoup de fautes, de négligences, d’aveuglement, voire de connivences et de mépris ont alourdi le bilan. Or les charges appellent des réponses et des condamnations très fermes contre tous les acteurs de ce drame : le propriétaire ; les gérants, les organismes sociaux qui alimentaient ce commerce hôtelier et les autorités administratives chargées du contrôle des conditions de sécurité. Il ne peut y avoir d’absents au procès ! Nous voulons la justice !

mercredi 7 avril 2010

Justice pour Thomas Sankara Justice pour l’Afrique

De nombreux témoignages, souvent en provenance d’anciens compagnons de Charles Taylor, mettent en cause Blaise Compaoré dans l’assassinat de Thomas Sankara, avec la complicité d’Houphouët Boigny, mais aussi de la France, de la CIA et d’autres personnalités africaines.

En avril 2006, le Comité des Droits de l’Homme de l’ONU, saisi par le Collectif Juridique de la Campagne internationale Justice pour Thomas Sankara (CIJS) au nom de la famille, donnait raison aux plaignants et, demandait à l’Etat burkinabé d’élucider l’assassinat de Thomas Sankara, de fournir à la famille les moyens d’une justice impartiale, de rectifier son certificat de décès, de prouver le lieu de son enterrement, de compenser la famille pour le traumatisme subi, et de divulguer publiquement la décision du comité.

Le 21 avril 2008, le comité des droits de l’homme de l’ONU, en contradiction totale avec la décision précédente a clos le dossier sans qu’une enquête n’ait été diligentée. Cette décision ne fait pas honneur à cette institution.

Au sein de la communauté internationale certains font mine de voir en Blaise Compaoré un homme de paix, lui qui pourtant est notoirement impliqué dans les conflits au Libéria, en Sierra Léone et dans des trafics d’armes et de diamants pour l’UNITA de Jonas Sawimbi alors sous embargo onusien, et plus récemment dans le conflit qui a déchiré la Côte d’Ivoire.

Cette même communauté internationale nous propose de nous apitoyer sur ce Continent pourtant si riche qu’est l’Afrique, tout en travaillant à perpétuer son assistance et sa soumission. En réalité, les vraies raisons des difficultés du continent sont à chercher dans les réseaux internationaux qui fomentent les guerres et les assassinats pour conserver leur mainmise sur les richesses du continent avec la complicité des pays occidentaux et de certains dirigeants africains.

Plus de 22 ans après son assassinat, Sankara, personnage historique, leader africain de premier plan, représente de plus en plus une référence, comme leader intègre, déterminé, créatif et courageux, précurseur de la lutte pour la défense de l’environnement et la révolution burkinabé est devenu un modèle de développement. Sankara a été assassiné parce qu’il dénonçait la dette odieuse et le diktat des puissances occidentales, mais aussi parce qu’il engageait une politique décidée dans son pays, orientée vers les besoins de son pays, pour la satisfaction des populations de son pays, tout en œuvrant pour le panafricanisme.

C’est pourquoi nous soutenons et appelons à soutenir les initiatives du collectif juridique du la CIJS qui inlassablement, depuis plus de 12 ans, intente, des actions juridiques aux côtés de la famille Sankara.

Nous demandons l’ouverture des archives des pays que les témoignages désignent comme impliqués à savoir principalement la France, les USA, mais aussi la Côte d’Ivoire, le Togo et la Libye.

Nous demandons que s’engage sans tarder, une enquête indépendante sur l’assassinat de Thomas Sankara. Ceci est un devoir pour la communauté internationale, un droit pour la famille Sankara, une exigence pour la jeunesse d’Afrique, une nécessité pour l’avenir de ce continent qui ne saurait se construire avec une histoire amputée de la vérité sur un des épisodes majeurs de la fin du 20eme.

Nous appelons la jeunesse, les partis démocratiques, le mouvement social en Afrique et au-delà dans les pays du monde à continuer à se mobiliser pour que cette enquête fasse toute la lumière sur cet assassinat et pour que justice soit faite, ce qui serait un grand pas pour mettre fin à l’impunité en Afrique.

Les premiers soutiens :

Associations : CADTM, SURVIE, ATTAC Afrique, CEDETIM, Investig’action, Mouvement des Indigènes de la République, AFASPA, l’Etrange Rencontre, Mouvement des Sans Voix du Burkina, Mouvement des africains à Rome, Collectif Afrique de Lille, CETIM (Centre Europe - Tiers Monde), Mouvement de la Paix, Casa della sinistra Thomas Sankara, Forum Sinistra Europea Genova, Associazione Culturale Punto Rosso Genova, Circolo ARCI Thomas Sankara, Fratelli Dell’Uomo ong, Association « Carlo Giuliani », Associaton d’aide et de protection des groupes vulnerables/Burkina Faso, Fifanampiana malagasy / Comité de solidarité de Madagascar, Comité de soutien à la Refondation Démocratique de la Bolivie

Partis : Burkina : UNIR/PS, FFS, PAI ; France : NPA, Les Verts, PCF, les Alternatifs, PRCF (Pôle de Renaissance Communiste en France) ; RND (Sénégal), Parti communiste du Québec, Partito della Rifondazione Comunista (Italie), MANIDEM (Cameroun)

Syndicats : Solidaires (France), Syndicat National des Agents des Douanes du Niger SNAD (Niger ), Intersindical Canaria

Personnalités : Eric Toussaint , Jean Ziegler, Alain Mabanckou (écrivain, prix Renaudot 2006), Didier Daeninckx (écrivain), Blandine Sankara, Puis Njawé directeur du Messager (Cameroun), Gilles Lemaire, Sams’K Le Jah (musicien), Robin Shuffield (cinéaste), Smockey (musicien), Benéwendé Sankara, Fidel Toe (ancien ministre du Burkina), Nkodo Maurice (Co-Fondateur de l’ACAT-Cameroun), Gustave Massiah, Mohamed Challouf (cinéaste), Alain Lipietz, Abdoulaye Diallo (cinéaste), Rémi Rivière (Directeur de publication de Pays Basque Info), Moussa Demba Dembele, Michel Collon, Camille de Vitry (documentariste), Houria Bouteldja, Francine Bavay (Vice Présidente Verte du Conseil Régional d’Ile de France), Nicole Kiil-Nielsen (députée européene, Nicole Antonio Lozano (écrivain), Jacques Jouet (écrivain), Joël Vernet (écrivain), Christophe Baroni (écrivain, psychanalyste), Comi Toulabor (chercheur), David Gakunzi, Dia Thierno Ibrahima (universitaire), Pollmann Christopher (universitaire), Aziz Fall, Gisèle Rabesahala (ancienne ministre malgache de la Culture), Boswa Isekombe Sylvere (President du Reseau international pour les 5 cubains Afrique), Marc Horvat (Europe écologie Corrèze), Thomas Coutrot, Bernard Dreano, Silvestro Montanaro (Giornalista, (Documentarista), Sabina Guzzanti (Attrice-actrice), Luigi De Magistris (Europarlamentare, Presidente della Commissione per il controllo del bilancio comunitario)...

contacts : contactjusticepoursankara (at) gmail.com ; Solidaires/ CADTM Pointe-Noire, Congo Brazaville, jlemvo (at) yahoo.fr et solasso (at) yahoo.fr ; Comité Sankara, España, alozano956 (at) hotmail.com ; Collectif Sankara Ile de France, France, collectifthomsank (at) gmail.com ; Comité Sankara de Montpellier, France, comitesankara (at) yahoo.fr ; Comitato Italiano SankaraXX, Italie, sankara.italia (at) gmail.com ; Sankara Tribute (Washington), USA, Sankaratribute (at) yahoo.com ; Groupe Thomas Sankara de Liège, Belgique, pauline (at) cadtm.org ; GRILA, Groupe de recherche et d’initiatives pour la libération de l’Afrique, Canada, admin (at) grila.org ; ATTAC Togo, Togo, attactogo (at) yahoo.fr ; Arbeitskreis Panafrikanismus München (AKPM), Allemagne, sekretariat (at) panafrikanismusforum.net ; RAID ATTAC Tunisie, Tunisie, fatcham (at) yahoo.fr ; FNDP (forum national sur la dette et la pauvreté), Côte d’Ivoire, fndp11 (at) yahoo.fr ; RNDD ( Réseau National Dette et Développement), Niger, rnddniger (at) gmail.com ; Club Sankara du Sud-Ouest, Burkina, sanksudouest (at) yahoo.fr Solidaires/ CADTM Pointe-Noire, Congo Brazaville, jlemvo (at) yahoo.fr et solasso (at) yahoo.fr, CETIM (Centre Europe Tiers Monde), Suisse, cetim (at) bluewin.ch


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Pour signer l'appel rendez-vous sur le site

http://thomassankara.net/spip.php?article866