vendredi 3 décembre 2010

Lettre ouverte au Préfet de la Martinique

- Association Départementale d’Aide aux Victimes et de Médiation pénale de Martinique (ADAVIM)
- Association Rosannie Soleil (ARS)     
- Conseil Départemental des Associations Familiales Laïques (CDAFAL) 
- Union des Femmes de la Martinique (UFM)
- Union Départementale des Associations Familiales (UDAF)
- Union des Parents d’Elèves de Martinique (UPEM)


Lettre ouverte au Préfet
pour agir pour le renouvellement des emplois aidés en Martinique



A Monsieur le Préfet
de la Région Martinique
Rue Victor Sévère
97200 Fort de France


Fort de France, le 1° décembre 2010


Monsieur le Préfet,


Nous nous adressons à vous, en lançant un cri d’alarme sur un problème grave qui touche la société martiniquaise toute entière.

Depuis plusieurs mois, différentes associations et structures employant des personnes en emplois aidés (CAE, Adultes relais) se voient refuser la prolongation de ces contrats par le Pôle Emploi.

Cette mesure générale touche les associations et structures, établissements scolaires, sans aucune annonce générale préalable.

Il s’agit :
-       soit de contrats en cours, n’étant pas arrivés au bout de leur période complète ; Il en est ainsi pour les CAE (Contrats d’Accès à l’Emploi), dont la durée totale peut aller jusqu’à 2 ans, mais dont le premier terme doit être de 6 mois renouvelable,
-       soit de renouvellements de contrats d’Adultes Relais arrivés à échéance

Cette décision unilatérale nous touche tous et toutes gravement à 3 niveaux :

- Les associations, qui remplissent des missions d’intérêt public (lutte contre l’isolement, les violences, pour l’insertion, l’aide aux victimes, l’accès au droit …) reçoivent des ressources non pérennes et insuffisantes pour leur fonctionnement, ce qui les oblige à faire appel à des emplois précaires à bas salaires, qui ne correspondent pas aux compétences des personnes employées.
Cette situation les met  dans une alternative difficile, soit de licencier immédiatement les salarié-es concerné-es, soit de grever encore plus leurs finances en continuant à les payer à taux plein, mais ce,  jusqu’à quand ?
Aujourd’hui certaines structures mettent la clé sous la porte.

La conséquence en est une mise à mal, voire une interruption totale de leurs activités d’aide, d’assistance, du lien social essentiel en direction des personnes les plus démunies ou en souffrance de notre société.

- Les salarié-es, dont beaucoup sont des femmes, avec souvent des enfants en bas âge, qui se sont investi-es dans leur travail, qui y ont acquis une compétence spécifique.
Cette mesure représente une perte de compétences pour elles et pour les structures.
Dans la situation économique actuelle, c’est un coup d’arrêt immédiat ou à court terme de leur insertion, et un retour au chômage, une brutale interruption de revenus qui peut mettre en péril leur situation familiale.

- Notre société martiniquaise, sera ainsi privée de ce précieux maillage social que représentent les associations, de cet encadrement dont ont besoin les jeunes, dans un contexte chaque jour plus difficile de montée de la détresse et de la violence.


 Aujourd’hui, loin de remplir ses missions sociales dont il a chargé les associations, loin de les financer suffisamment pour qu’elles les remplissent avec efficacité en répondant à une demande croissante, le gouvernement français maintient dans la précarité les secteurs non marchands, se désengage en leur ôtant totalement et brutalement les maigres moyens de travailler.
Les bénévoles, qui oeuvrent au nom d’une idée citoyenne de la solidarité, n’en peuvent plus de se sacrifier et de faire à sa place, sans moyens adéquats, et aujourd’hui sans personnel pour les aider.

Cela fait partie des mesures de restriction décidées pour nous faire payer la facture de la crise financière que traverse la France, dont nous ne sommes pas responsables.


La situation particulièrement préoccupante de notre pays, tant du point de vue du chômage que du point de vue de la situation économique et sociale, appelle des mesures particulières de l’Etat.

La ministre de l’ outremer a récemment déclaré que la lutte contre le chômage était une de ses priorités ; nous lui demandons de mettre ses actes en accord avec ses déclarations.

Aussi nous vous lançons un appel pressant, pour intervenir à tous les niveaux nécessaires, très rapidement, afin que soient prolongés dans les mêmes conditions les salarié-es actuellement en contrats aidés, ou qui ont été licenciés faute de financement de leurs contrats.
Au-delà des signataires de cette lettre, beaucoup d’autres associations et structures sont concernées.

Vous ne pouvez que comprendre l’urgence de la situation et d’une action afin de revenir sur cette mesure brutale, inadéquate, injuste pour les personnes, les structures, et la population martiniquaise.

Nous vous remercions d’en prendre toute la mesure afin de vous impliquer personnellement.

Veuillez agréer, Messieurs, Mesdames, nos salutations distinguées.

Signataires :
- Association Départementale d’Aide aux Victimes et de Médiation pénale de Martinique (ADAVIM) : Dinah Rioual-Rosier, Présidente
- Association Rosannie Soleil (ARS) : Yvette Ebion, Présidente
- Conseil Départemental des Associations Familiales Laïques (CDAFAL) : Janine Ramanich, Vice-Présidente
- Union des Femmes de la Martinique (UFM) : Rita Bonheur, Présidente
- Union Départementale des Associations Familiales (UDAF) : Fred Jean-Bart, Président
- Union des Parents d’Elèves de Martinique (UPEM) : Claude Nicole, Président

Contact :
UFM
17 rue Lamartine – 97200 Fort de France


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