lundi 16 novembre 2009

Sarkozy exalte « travail et famille »

Le chef de l’État a multiplié, hier, les allusions à l’Ancien Régime et
au christianisme pour livrer sa vision de « l’identité nationale ».
Nicolas Sarkozy a détaillé hier, à la Chapelle-en-Vercors (Drôme), une
vision aussi contestable qu’inquiétante de la République, passée au
crible de ses injonctions sur « l’identité nationale française ». « La
République, c’est l’autorité del’État,l’égalité des chances, le
mérite, le travail », a-t-il lancé, en fustigeant « l’égalitarisme ».
Avec des accents dignes du procès de Riom de 1942, intenté par les
vichystes à Léon Blum et aux républicains, le président de la République
a présenté les 35 heures comme une « erreur tragique » entérinant le
« renoncement à la valeur du travail ». Il a ensuite exalté « le travail
et la famille » pour défendre la suppression des droits de succession et
l’instauration du bouclier fiscal. Chômeurs et autres « assistés » ont
été violemment pris pour cible, dans le même temps, par le chef de
l’État, qui entend opposer « celui qui fait son travail » et « celui qui
ne fait rien ».
Curieuse vision de la République, aussi, lorsque l’hôte
de l’Élysée a exalté ce que celle-ci devrait, selon lui, « à l’Ancien
Régime ». Fidèle à sa stratégie de réécriture et de manipulation de
l’histoire, Nicolas Sarkozy a vilipendé « l’expérience sanglante de la
Terreur », mais glorifié « le rêve capétien réalisé » de l’unité de la
France. Avant d’appeler à « vibrer avec le sacre de Reims » des rois de
France. Dans une envolée antilaïque, il a ensuite assuré qu’il n’y avait
« pas un seul libre penseur, pas un franc-maçon, pas un athée qui ne se
sente, au fond de lui, héritier de la chrétienté ».

Confondant« l’identité nationale » avec « les cathédrales, les clochers
d’église », il a décrété  : « Être français est un honneur, il nous
appartient à tous de le mériter. » Paraphrase limpide d’un slogan du FN.


Anonyme

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